Procès Mugesera : Manoeuvres dilatoires sur ’Inyenzi’, ’interahamwe’, ’exilés’

Redigé par IGIHE
Le 12 février 2013 à 08:54

Mugesera demande que la loi soit revisée avant la reprise de son procès Comparaissant devant la Haute Cour en ce lundi 11 février, le Dr Mugesera a demande qu’il soit appliqué la loi qui prévalait en 1992 pour les crimes dont il est accusé.
Il a également demandé que le rythme des séances de procès est insupportable parce que, selon lui, le temps du prononcé de son jugement est encore loin. « Le temps de me crucifier à Golgotha n’est pas encore venu », a-t-il déclaré à la Cour. Il a ainsi demandé au (...)

Mugesera demande que la loi soit revisée avant la reprise de son procès
Comparaissant devant la Haute Cour en ce lundi 11 février, le Dr Mugesera a demande qu’il soit appliqué la loi qui prévalait en 1992 pour les crimes dont il est accusé.

Il a également demandé que le rythme des séances de procès est insupportable parce que, selon lui, le temps du prononcé de son jugement est encore loin. « Le temps de me crucifier à Golgotha n’est pas encore venu », a-t-il déclaré à la Cour. Il a ainsi demandé au Ministère public de reprendre mot à mot les crimes dont il est accusé.

Le Procureur Général de la République a réagi : « Je me suis toujours gardé d’intervenir contre les termes proférés par l’accusé et non autorisés à la Cour. Je voudrais lui dire que s’il doit être ‘crucifié’ comme il le dit, c’est bien ce qui ressort de sa bouche qui le crucifiera et non moi, je veux dire les dispositions de la loi ».

Séquences de son Discours de Kabaya du 22 novembre 2012, et le mot ‘inyenzi’ (Cancrelats).

En parlant d’Inyenzi, a-t-il dit à la cour, on ne faisait pas uniquement allusion aux Batutsi parce que ces derniers étaient même dans l’appareil gouvernemental.

Il a dit qu’il a entendu ce mot de la bouche de Robert Kajuga, Tutsi, et président de la milice Interahamwe, mais aussi de Froduald Karamira dans ses discours. Il a déclaré ne pas avoir inventé ce mot.

Pour ce qui est de la sensibilisation des Bahutu à tuer les Batutsi, il a péroré là-dessus pour ne rien dire : « Le terme Interahamwe signifiait une jeunesse rassemblée autour d’une activité. Je ne suis pas Interahamwe. Ce n’est même pas moi qui ai fondé cette milice. Ce que cette milice a fait après mon exil en 1992, ne me le demandez pas », a-t-il dit à la Cour.

Une autre séquence de son triste Discours ‘‘Twe dukomoka ku Bahutu kandi turi Abahutu." (Nous, nous avons nos origines hutu et sommes Bahutus) qui a été un thème majeur qu’il a utilisé dans la sensibilisation des Bahutu à se sentir différents des Batutsi et à en prendre acte, le littéraire sait diluer la séquence et lui donner une signification quasi inoffensive.

Selon lui, le Rwanda est peuplé de trois ethnies. L’appellation ‘Umuhutu’ est vieille jusqu’aux temps de la monarchie rwandaise où il signifiait un serf, un forçat. Pour lui, même le Mututsi pauvre était appelé Muhutu.

Et puis, toujours d’après lui, « avant la date du 1er octobre 1990, le Rwanda était suffisamment paisible. La guerre d’agression des Ugandais et autres exilés rwandais c’est bien elle qui a fait un lourd déficit de la paix dans le pays »

Mugesera s’exprime aussi sur l’exil des Batutsi

Pour lui, la date d’un exil massif des Batutsi n’a pas été 1959. C’est plutôt en 1961 après la défaite au Kamarampaka, Référendum du 28 septembre 1961 où la majorité a prôné la fin de la monarchie pour le règne de la République.
Ces mêmes réfugiés rwandais de 1961, ce sont eux qui ont envahi le pays, a-t-il dit ajoutant que les Batutsi qui étaient restés au pays n’avaient aucun problème.

« Aux exilés de 1961, c’était dans leur droit et leurs intérêts parce qu’ils venaient d’être battus au référendum. Ils se sont exilés parce qu’ils ont eu peur d’avoir été battus aux élections. Ils pensaient qu’ils pouvaient gouverner indéfiniment », a-t-il dit tentant le va-tout dans ses errements argumentaires.

Doléances

Le Dr Mugesera demande la reformulation des crimes dont il est accusé et que ces accusations ne doivent pas entrer en compatibilité avec la loi d’après 1992 date où il a quitté le pays « pour ne plus y revenir ».

« Pourquoi ces accusations sont-elles formulées 20 ans après mon exil ? Pourquoi n’ont-elles pas été avant », a-t-il dit laissant entendre que le régime actuel le poursuit pour des crimes anciens pour lesquels il n’avait pas été poursuivi.

Pourtant le pauvre docteur désormais rwando canadien passe délibérément sous silence les activités judiciaires canadiennes à son encontre jusqu’au point où, après des années de tergiversation, il a été décidé de son extradition sur les lieux où il a commis les crimes dont il était poursuivi par la justice canadienne.

Le Ministère Public a fait savoir à la Cour que les chefs d’accusation à son encontre ont également été formulés par le régime Habyarimana après qu’il ait prononcé son discours de Kabaya.


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité