Le pouvoir congolais, qui a reculé face à la contestation de la rue l’accusant de vouloir reporter la présidentielle de 2016, "n’a pas dit son dernier mot", s’inquiètent des ecclésiastiques de RDC en tournée en Europe pour défendre l’alternance en Afrique.

Mgr Fridolin Ambongo, président de la Commission épiscopale Justice et Paix.
"Nous devons rester vigilants. Le pouvoir n’a pas encore dit son dernier mot et nous craignons un acte de folie qui pourrait entraîner un embrasement général", a mis en garde Mgr Fridolin Ambongo, président de la Commission épiscopale Justice et Paix en République démocratique du Congo (RDC), lors d’une conférence mardi soir à Paris.
Des manifestations violentes ont secoué mi-janvier Kinshasa et d’autres villes de RDC, faisant entre 13 et 42 morts selon les sources. Au coeur de la contestation, une nouvelle loi électorale qui aurait pu ouvrir la voie à un report de la présidentielle prévue pour 2016 et permettre au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.
La disposition litigieuse, qui liait la tenue de la prochaine présidentielle à la réalisation d’un recensement, a finalement été retirée, mais des incertitudes persistent.
"Le peuple a crié victoire, mais de nombreuses questions demeurent sur les intentions du pouvoir. A-t-il encore un joker en poche ?", s’est interrogé Mgr Ambongo, rappelant qu’aucun calendrier électoral global n’avait encore été publié.
"Au plus fort de la crise, nous-mêmes, de la Conférence épiscopale, avons rencontré Kabila. Il n’a jamais clarifié sa position, jamais dit s’il se retirerait ou non en 2016. Ce flou nous inquiète", a-t-il dit, promettant que l’Eglise catholique continuerait à "jouer son rôle de sentinelle".
Arrivé aux affaires en 2001 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila a été élu président en 2006, puis réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des irrégularités massives.
La Constitution congolaise lui interdit de briguer un troisième mandat.
Membre de la plateforme "Tournons la Page" pour l’alternance démocratique en Afrique, Mgr Ambongo effectue avec d’autres religieux une tournée à Berlin, Paris et Bruxelles pour sensibiliser aux enjeux alors que des dizaines d’élections sont prévues en 2015 et 2016 sur le continent africain.
"Le combat pour l’alternance démocratique doit être soutenu. Nous voulons que les puissances occidentales soutiennent et accompagnent la nouvelle donne en Afrique. Nous avons besoin de paroles fortes et de mises en garde" adressées à des dirigeants tentés de s’accrocher au pouvoir, a lancé l’abbé Léonard Santedi, prêtre de Kinshasa, également présent à Paris.
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