Dernière ligne droite cette semaine avant l’élection du nouveau dirigeant du parti travailliste au Royaume-Uni après la cuisante défaite du Labour aux législatives du mois de mai. Quatre candidats se démènent depuis des semaines pour prendre l’avantage mais un seul se démarque franchement des autres, Jeremy Corbyn. A la surprise générale, ce vétéran de la frange la plus à gauche du parti est devenu très vite le favori et bénéficie depuis d’une incroyable popularité. Pourtant, Jeremy Corbyn est loin d’être un nouveau venu.

« Les Corbynistas », comme les appellent les médias, disent aimer son authenticité et sa franchise qui tranchent avec le discours trop politiquement correct des trois autres. Il faut dire que Jeremy Corbyn, 66 ans, est député depuis 1983. Il a toujours appartenu à un courant marginal au sein du Labour. Ce frondeur, qui, du coup, n’a jamais tenu de rôle proéminent dans le parti, défend une tradition de gauche qui date des années 1970-1980.
Anti-nucléaire, anti-capitaliste et anti-austérité, Jeremy Corbyn ne cache pas non plus son scepticisme à l’égard de Bruxelles et de l’Union européenne. Il veut renationaliser les compagnies de chemins de fer et les sociétés énergétiques, et quitter l’Otan. Ce discours ravit les syndicalistes, les pacifistes et les militants plus âgés qui avaient rompu avec leNew Labour de l’ancien Premier ministre Tony Blair mais aussi beaucoup de jeunes qui se disent inspirés par les idées anti-establishment et la « zénitude » de cet homme au style sobre et posé.

Des travailleurs encore non-convaincus
Néanmoins, tous les travaillistes ne sont pas convaincus par Jeremy Corbyn, beaucoup se désespèrent même de cette Corbynmania, d’autant qu’en plus il est entré dans la course à ces primaires presque par accident. Au départ, il ne voulait pas vraiment se présenter mais il s’est laissé convaincre par son entourage et surtout plusieurs députés ont accepté de l’aider à obtenir suffisamment de signatures pour rentrer dans la course. Ils pensaient qu’ainsi tous les courants seraient représentés et que ça donnerait un peu de piment aux primaires.
Aujourd’hui, ils s’en mordent les doigts et l’appareil du parti grince des dents : premier à monter au créneau, Tony Blair qui compare la Corbynmania à l’engouement pour les mouvements radicaux et populistes de gauche comme de droite actuellement en Europe, prévient que les politiques proposées par Corbyn ont été depuis longtemps rejetées par les électeurs et risquent de signer l’arrêt de mort du parti.
Des opposants qui jubilent
Ces turbulences au sein du Labour ravissent ses opposants et notamment les Conservateurs. Plus Jeremy Corbyn grimpe dans les intentions de vote, plus le parti travailliste se déchire et plus les conservateurs de David Cameron sont à la fête car ces dissensions leur offrent un boulevard pour conduire leur politique au pouvoir. De plus, ils estiment - comme d’ailleurs les caciques du Labour - que Jeremy Corbyn va faire peur aux électeurs de la classe moyenne dont le vote centriste est déterminant lors des élections. Ils espèrent que l’élection du député qui pour eux n’a pas l’étoffe d’un Premier ministre, maintiendra les travaillistes dans l’opposition pendant de nombreuses années.
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