RURA revêt qualité d’Autorité nationale Audiovisuelle, RMC perd les pédales

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 30 mars 2015 à 03:39

Un arrêté ministériel non encore promulgué portant sur les responsabilités particulières de RURA/Rwanda Utilities Regulatory Body en matière de l’information a fait sensation dans une certaine presse tant locale qu’internationale qui craignait que le Gouvernement rwandais entend rétrécir le cadre légal d’intervention conféré à RMC/Rwanda média commission.
Il doit y avoir un malentendu entre les attributions de l’une et de l’autre institutions.
RURA est une institution gouvernementale de fait. Elle gère (...)

Un arrêté ministériel non encore promulgué portant sur les responsabilités particulières de RURA/Rwanda Utilities Regulatory Body en matière de l’information a fait sensation dans une certaine presse tant locale qu’internationale qui craignait que le Gouvernement rwandais entend rétrécir le cadre légal d’intervention conféré à RMC/Rwanda média commission.

Il doit y avoir un malentendu entre les attributions de l’une et de l’autre institutions.

RURA est une institution gouvernementale de fait. Elle gère tous les services d’utilité publique. Les uns d’entre eux génèrent des recettes confortables aux investisseurs privés (téléphonie mobile, transport en commun et autre,). D’autres comme le secteur des médias et surtout l’audiovisuel est, sécuritairement et politiquement parlant, très sensible aux conséquences incalculables.

Les uns doivent être régulés pour être surtaxés afin de générer des recettes budgétaires suffisantes à l’Office des Recettes au moment où les autres, les entreprises des médias doivent être suivis à la loupe afin d’être suffisamment formés aux fins de véhiculer une diversité culturelle et des messages informationnels appuyant les programmes gouvernementaux.

RMC, quant à lui, est une institution semi publique, plus privée qu’officielle, difforme de par sa naissance et sa façon d’opérer tout en étant sponsorisée, et par les institutions publiques dont RGB ou internationales comme le PNUD( Programme des Nations Unies pour le Développement).

Dans la conception du gouvernement rwandais, il est né comme un contournement des dérapages éventuels de cette presse difficilement domptable et une façon d’amortir le choc entre pairs journalistes et possesseurs de media mais aussi avec l’idée d’une prise de conscience et de professionnalisation de la part des intervenants dans le secteur.

“Ils se détrompent ceux qui croient que le gouvernement nourrir un projet de reprendre à RMC ses prérogatives et responsabilités… L’arrêté du Premier ministre en cause part des provisions de la loi sur la presse no. 02/2013 du 08/02/2013 pour clarifier les responsabilités particulières de RURA…”, déclare Gérard Mbanda, Directeur de l’information et médias près RGB (Rwanda Governance Board) montrant que les responsabilités d’un organe public tel que RURA sont claires.

“Un journaliste étranger accrédité au Rwanda ou un journaliste rwandais correspondant d’un média international reçoit d’un organe public ses lettres d’accréditation”, a indiqué Mbanda faisant allusion à RURA qui de fait est consacré par cet arrêté du Premier Ministre comme une Autorité Nationale de l’Audiovisuel.

Incompréhension et confusions quant aux responsabilités de l’une et de l’autre institutions

Les pouvoirs publics rwandais ont trouvé, dans RMC, une formule lui permettant de déléguer ses pouvoirs de régulation de la presse par les intervenants eux-mêmes. Il a mis les journalistes rwandais devant leurs responsabilités à savoir opérer dans une société où, à l’instar de Kangura ou RTLM, les dérapages médiatiques ont fait du gâchis. Une autorégulation des medias indépendants et publics ; ç’a été une formule qui a donné lieu à la creation de RMC. Celle-ci est-elle juste bonne pour prodiguer conseils, rappeler les règles d’éthique et de déontologie aux medias qui dérapent ? Est-elle bonne, en tant qu’autorité parapublique, à défendre les intérêts des média et des journalistes en prestant un plaidoyer agissant à leur encontre ?

“Traditionnellement, la RURA est un organe technique chargé d’attribuer des fréquences aux médias audiovisuels. Mais l’arrêté du Premier ministre lui accorde désormais la compétence de « protéger les intérêts de tous les consommateurs contre des diffusions relatives à la pornographie, la pédophilie, la violence, la discrimination, le divisionnisme ainsi que celles portant atteinte à l’intégrité nationale”, rapport l’AFP du 29 mars. Quoi de plus normal puisque Rwanda Media Commission a ses limites. Elle a dans ses préoccupations la protection des productions journalistiques et des professionnels des média. L’Autorité publique de l’Audiovisuel n’est pas incompatible avec une Commission charge de protéger les médias.

Dans le meilleur des mondes, quand l’Autorité Publique de l’Audiovisuel bloque une production médiatique, une instance de Régulation entre pairs saisit, analyse, proteste ou au besoin consommé la Remarque quand la décision est jugée par elle comme fondée. Cette décision est une alerte pour exiger des pouvoirs publics que soit les professionnels des medias ont un problème d’éthique ou de déontologie, qu’il faut donc une nécessité pour l’Etat de débloquer des fonds pour financer des projets de capacity building de ces intervenants afin que de telles erreurs ne se reproduisent plus.


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