Les objectifs de cette « Journée Internationale de la Danse » sont de réunir le monde de la danse, rendre hommage à la danse, célébrer son universalité et, franchissant toutes les barrières politiques, culturelles et ethniques, rassembler l’humanité toute entière en amitié et paix autour de la danse, langage universel.
« PanorActu » profite dès lors de cette « Journée Internationale de la Danse » pour vous faire découvrir l’ONG rwandaise « ORPAS-ROPPA », ainsi que ceux qui derrière cette structure s’investissent sans compter pour épauler les danseurs du Rwanda, à atteindre le plus haut niveau de la danse professionnelle.
Nous vous proposons une synthèse de l’entretien que nous avons eu avec Guy Beaujot, artiste chorégraphe belge, installé au Pays des Mille Collines et devenu depuis quelques années déjà, un « Ami du Rwanda ».
Quand tout a commencé
En réalité, tout a commencé dès 2007, lorsque Guy Beaujot pris la décision de consacrer ses vacances à des séjours réguliers au Rwanda. Il avait bien planifié dans sa tête ses six semaines de congé ; quatre semaines pour se détendre et se reposer, et deux semaines qui seraient consacrés aux contacts et à la découverte du secteur de la danse au Rwanda. Très vite, les deux semaines « artistiques » ont empiété sur la détente et les loisirs de sorte que jusqu’à son installation définitive au Rwanda (2015) il a consacré toutes ses vacances à la « danse au Pays des Mille Collines ». Déjà à cette époque, il avait imaginé la création d’un « Centre rwandais de Formation et de Création en Danse » au Rwanda.
La création de l’ONG « ORPAS-ROPPA »
Guy Beaujot a rapidement compris ce qu’il fallait faire au Rwanda afin d’amener le secteur de la danse dans un univers professionnalisé. Lors de ses différents séjours en vacances au Rwanda, le chorégraphe belge avait déjà eu l’occasion de travailler et de « monter » certains spectacles comme ce fut le cas au Musée de Kanombe où il a mis en scène une chorégraphie composé de 31 danseurs, intitulé « Tolérance ».
Guy Beaujot a pu se faire une idée de ce qui se fait au Rwanda dans le secteur de la danse. Le pays possède effectivement d’excellents artistes mais aucune structure professionnelle pour les encadrer et leur permettre d’aller sur le plan international. Le talent est là, mais l’horizon semble limité aux frontières du Rwanda.
Guy Beaujot, qui possède les compétences mais surtout l’expérience dans la danse contemporaine, mettra sur papier un projet incluant une option « danse » dans les écoles, comprenant 9 modules annuels et ceci durant 3 années scolaires. Les enseignements seront dispensés par des chorégraphes professionnels. A la fin de cet enseignement, l’élève se verra doté d’un diplôme spécifique qui lui permettra, s’il le désire de poursuivre une année supplémentaire de formation pour enseignants, afin d’obtenir le droit d’enseigner.
L’avantage de ce projet repose sur le fait que le diplôme délivré au bout de ces trois années scolaires réussies, ouvrira aux danseurs rwandais, les portes vers les auditions internationales. De plus, le fait d’avoir des danseurs professionnels facilite la création de compagnies professionnelles de danse au Rwanda même, et permet de délivrer aux compagnies existantes des danseurs formés professionnellement
Les danseurs qui préfèrent enseigner pourront après une année supplémentaire trouver du travail dans les départements danse des écoles techniques qui entretemps auront-elles aussi intégrer ce programme Malgré un projet bien ficelé, plusieurs contacts auprès des différents Ministères, Institutions artistiques et autres, les choses stagnaient à un tel point que le chorégraphe belge, fatigué de toutes ces démarches infructueuses, avait pris la décision de rentrer en Europe.
La rencontre imprévue et providentielle qui change les choses
Un homme providentiel fait subitement irruption dans la vie de Guy Beaujot, lorsque ce dernier s’apprêtait à retourner en Europe. Alors que le chorégraphe belge s’entretient avec des connaissances, un avocat, Maître Laurent BUGABO, arrive de façon totalement imprévue et s’introduit discrètement dans la discussion. Il semble intrigué par l’expérience difficile de Guy Beaujot et lui demande de pouvoir consulter son dossier tout en lui demandant d’attendre quelques jours avant de prendre sa décision définitive de quitter le Rwanda.
Aujourd’hui, Maître Laurent BUGABO qui vient d’être agrée comme avocat à la Cours Pénale Internationale de La Haye, est devenu un pilier de l’ONG rwandaise « ORPAS-ROPPA » pour laquelle il n’hésite pas à s’investir personnellement. C’est d’ailleurs une de ses maisons qui vient d’être transformée en « studio de danse » où les danseurs peuvent venir s’entrainer et recevoir des conseils de professionnels rwandais, africains et autres. Un endroit unique à Kigali, un studio de création ou des jeunes talents peuvent créer des nouvelles chorégraphies, en résidence. En contrepartie ils doivent donner un cours de danse chaque jour pour professionnels, et semi-professionnels.
L’ONG « ORPAS-ROPPA » vient enfin d’être reconnue
L’ONG « ORPAS-ROPPA » poursuit quatre objectifs principaux : L’Éducation, le Support Artistique (y compris certaines démarches comme celles nécessaires à l’obtention d’un VISA pour séjours à l’étranger), Création d’un fonds de mouvement (notamment pour financer les voyages des danseurs appelés à l’étranger) et la Préservation de l’Héritage.
Ce dernier point (Préservation de l’Héritage) est d’une extrême importance dans la mesure où l’héritage culturel traditionnel, qui se transmettait de parents à enfants, de bouches à oreilles, a tendance à disparaître. C’est pourquoi, il est devenu urgent de « digitaliser » en filmant dans les villages les cultures traditionnelles encore existantes. Le monde évolue aujourd’hui à une vitesse incroyable et si ce travail de « Préservation de l’Héritage » n’est pas fait rapidement, il y a de fortes probabilités pour que cette richesse tombe rapidement dans l’oubli.
Outre Guy Beaujot et Maître Laurent Bugabo, l’ONG possède un soutien important en la personne de son Président co-fondateur, Wesley RUZIBIZA, danseur chorégraphe professionnel reconnu sur le plan international.
Ce jeune homme de 37 ans, artiste renommé et chorégraphe de l’ancienne « UNR », actuelle Université du Rwanda, se plaint du manque de palais de culture et de théâtres au Rwanda où les artistes chorégraphes pourraient se produire.
"Nous voyons un avenir radieux de la dance contemporaine au Rwanda. Cela se voit de par l’existence de la culture enracinée de la danse traditionnelle rwandaise.
Aujourd’hui beaucoup de jeunes rwandais manifestent de l’engouement pour la danse contemporaine. Ils veulent en faire leur carrière professionnelle. Il y a un grand marché pour cette discipline même si nous devons travailler dur et y mettre beaucoup d’investissements", a confié Wesley à New Times lors d’une interview de fin 2016.
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