Joseph Kabila vient de séjourner au Rwanda pour quelques heures, dans la ville-frontière de Gisenyi en ce vendredi 12 Août 2016. Il a eu un entretien en tête-֙à-tête avec son homologue rwandais Paul Kagame.
Les média rwandais parlent d’une embellie, fiers d’observer le dégel et le réchauffement dans les relations rwando congolaises. Il est officiellement question de l’éradication totale des Fdlr mais aussi des stratégies communément concertées d’exploitation du Gaz méthane du Kivu.

Dans la foulée, il est convenu que les ambassadeurs des deux pays vont bientôt se mettre en place après quelques petites années de brouille dues au fait qu’au temps où courait le M23, les mutins rwandophones de l’Est de la RDC, la RDC, appuyée par la Belgique et toute la Communauté internationale, avait sérieusement soupçonné le Rwanda de prêter main forte à ces mutins dont la puissance de feu mettait à mal et l’armée congolaise et les Casques Bleus de la Monusco.
Il faut dire que le jeune Président Joseph Kabila était soumis à plusieurs pôles d’influences qui lui demandaient avec insistance de couper le cordon ombilical avec le Rwanda, après son aventure à Kinshasa en 1996 avec le chapeau de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) , qui n’a jamais été en odeur de sainteté avec un Occident qui trouve que le Rwanda Kagame vise très haut en mettant en place des stratégies africaines d’un commerce sud-sud.
« Le Phénomène Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) n’est pas d’hier. Nous avons commencé des opérations militaires de traque des éléments Fdlr depuis deux ou trois ans. Nous n’avons pas fixé la date limite de fin de ces opérations et d’éradication complète de ce phénomène. Tant que ce phénomène subsistera, nous ne cesserons pas de le combattre », a dit le Président Joseph Kabila au cours d’une conférence de presse conjointe sanctionnant la fin de la rencontre avec son homologue rwandais.
Voilà une déclaration qui ne rassure par les centaines de milliers de réfugiés congolais rwandophones hébergés dans d’insalubres camps de réfugiés au Rwanda, au Burundi et en Uganda soucieux de la sécurisation de leurs propriétés qu’ils ont dû fuir face au danger FDLR tôt en 1996-7.
« L’important ce n’est pas savoir ce que nous comptons faire dans l’avenir mais plutôt les actions en cours dans les provinces du Kivu- Nord et Sud », a indiqué le Président Joseph Kabila devant tant d’insistance d’un journaliste qui voulait connaître des stratégies à mettre en place pour une complète pacification de l’Est de la RDC loin de toute menace Fdlr.
Les enjeux électoraux de Kabila et le rayonnement de l’Est de la RDC
Beaucoup d’observateurs perçoivent cette visite de Joseph Kabila comme une tentative d’approcher Paul Kagame pour qu’il lui prête son soutien pour son hypothétique imminent troisième mandat présidentiel.
Des arguments ? Est de la RDC un poumon économique important pour le Rwanda et l’EAC
Kabila est retourné aux sources de l’Est au moment où ses géants opposants viscéralement profrançais Etienne Tshisekedi de l’UDPS/Union pour la Démocratie et le Progrès Social, le richissime Moise Katumbi lui mènent la vie dure. Ils multiplient une campagne médiatique soutenue l’invitant à déposer son tablier présidentiel, son deuxième et dernier mandat légal venant à expirer vers la fin de cette année.
Kabila est donc en quête de soutien pour des leaders dynamiques et influents de la région, Kaguta et Kagame ; des leaders très pragmatiques voulant associer la RDC aux grands chantiers dont celui de chemin de fer et de gros et importants chantiers d’exploitation des champs gazeux du Kivu (avec le Rwanda) et des bassins pétrolifères du Lac Albert (Avec l’Uganda).
Dans les circonstances géostratégiques actuelles, la notion de démocratique rime rarement avec l’alternance démocratique. Reste à voir si Kabila aura pu convaincre ses anciens parrains rwando ugandais et leur promettre le prolongement de constructions ferroviaires de Mombassa jusqu’à Goma et Kisangani et donc un Est de la RDC pouvant être actif dans les échanges commerciaux des pays de l’East African Community.
Sur ce point de vue, il n’y a que Joseph Kabila pour avoir trempé encore jeune dans le pragmatisme anglais pour comprendre ce nouveau vent des affaires. D’autres présidentiables congolais ne peuvent que comprendre que toutes les routes commerciales congolaises passent par Kinshasa et Matadi.
Retour des réfugiés congolais rwandophones et relances d’activités économiques
Cette rencontre des Présidents Kabila et Kagame suit donc celle que le jeune Congolais a effectuée très récemment chez Kaguta Museveni l’Ugandais. Les enjeux électoraux congolais doivent être au centre des préoccupations de Kabila.
Nous assistons ici à une nouvelle ère de conception de la politique et des affaires interrégionales. Mais cela passe aussi par le rétablissement de la paix et de la sécurité pour fidéliser le business international sans frontière où tous les investisseurs sans distinctions ; Occidentaux, Américains en tête de liste et Chinois, Africains et Asiatiques peuvent avoir droit aux échanges exempts de toute inégalité.

Ceci n’est possible qu’au cas où tous les réfugiés congolais rentrent chez eux et soient réhabilités dans leurs propriétés foncières pour qu’avec les expériences glanées ailleurs, transforment leurs contrées en des pôles de développement intégré.
Reste à voir si cette dimension humaine, rapatriement immédiat des Congolais, est entrée dans les priorités discutées au cours de la rencontre des deux présidents et qu’elle figure en bonne place dans des recommandations impérieuses et urgentes.
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