Une simple goutte de sang et une puce électronique pour dépister le Sida. Voilà les recherches que viennent de publier des chercheurs du laboratoire Columbia Engineering de l’Université de Columba à New York. Le nouveau dispositif, de la taille d’une carte bancaire, a été testé sur des centaines de patients au Rwanda depuis 4 ans, selon les sources officielles de la commission nationale de lutte contre le VIH SIDA.

Et, selon l’étude publiée par la revue scientifique « Nature Medecine », le taux de détection a été proche de 100%. Véritable laboratoire d’analyse de sang miniaturisé (ou portable), la biopuce peut dépister une dizaine de maladies différentes simultanément.

La radio France internationale RFI a diffusé dimanche que des chercheurs viennent de mettre au point une biopuce destinée à réaliser des tests sanguins à très bon marché capables de détecter le virus du sida et d’autres maladies infectieuses comme la syphilis.

La fiabilité de ces tests, assure l’étude publiée le dimanche 31 juillet 2011, est équivalente à celle obtenue par de coûteux examens aux laboratoires.

Le dispositif (ou micromachine) en lui-même coûte 1 $ à fabriquer et la machine qui l’héberge est un investissement de 100 $. L’idée de l’utiliser à des fins médicales n’est pas nouvelle et on désigne communément ces puces comme des « lab on chip » ou laboratoire sur puce.

C’est néanmoins la première fois que des tests aussi concrets et poussés sont publiés et que l’on passe des essais en laboratoire à une application réussie sur le terrain. Les essais furent d’ailleurs si concluants qu’une version du « mChip » développée en partenariat avec Claros Diagnostic a été approuvée par les autorités européennes l’année dernière. Elle servira aussi à détecter les cancers de la prostate.

Les tests qui ont eu lieu en Afrique restent très impressionnants. En 15 minutes, il est possible d’avoir une analyse objective à partir d’une goutte de sang. Il n’y a donc pas besoin de grosse seringue ou d’équipements couteux. La rapidité à laquelle on obtient des résultats permet aussi de traiter les patients beaucoup plus rapidement. Dans des pays comme le Rwanda, cela signifie que l’on peut apporter les laboratoires dans les villages au lieu d’obliger les patients à se déplacer dans des cliniques et attendre plusieurs jours.

Les bandelettes aux oubliettes

Le test équipé de la biopuce, s’il tient toutes ses promesses, pourrait même à terme faire oublier toutes les dispositifs actuels « à bandelette » dont les résultats sont souvent à l’origine d’erreurs d’interprétation. Qui plus est, sa capacité à partir d’un seul échantillon de sang, à dépister différentes protéines liées à autant de maladies, laisse entrevoir un avenir prometteur à ce test encore expérimental.

La micromachine fonctionne grâce à une technologie basée sur des nanoparticules d’or et d’argent associées à une puce électronique, le tout inclus dans un boîtier de plastique. Une fois utilisé, le « mChip » peut être lu grâce à un détecteur aussi simple à employer qu’un téléphone portable, assurent ses promoteurs, et qui ne coûte que 100$.

Pas de microscope

L’appareil réagit de manière distincte lorsqu’il entre en contact avec les différents « marqueurs » de chacune de la dizaine de maladies qu’il peut rechercher lors d’un seul test. Il produit alors un film plus ou moins opaque selon la concentration d’agents pathogènes contenus dans l’échantillon de sang. Le résultat peut être lu grâce à des détecteurs optiques ou même à l’œil nu.

Signalons que le Rwanda utilise différente formes de dépistage du VIH/ SIDA, à savoir le dépistage du sang ou de la salive mais aussi celle recommandé par les chercheurs américain de l’université de Columbia aux Etats-Unis d’Amérique publié ce 31 juillet 2001 par la revue scientifique « Nature medecine ».