Silas Hategekimana mort des séquelles de torture du CMI ugandais

Redigé par igihe
Le 5 septembre 2019 à 11:42

Silas Hategekimana, 43 ans, est un Rwandais qui vivait en Uganda où lui et ses camarades avaient initié une succursale de l’Eglise ADEPR (Association des Eglises Protestantes au Rwanda). Lui comme 15 autres camarades ont été arrêtés par la CMI/Chieftancy of Military Intelligency puis sauvagement torturés avant d’être jetés le 12 juin dernier à la frontière rwandaise de Gatuna. Silas vient de trépasser il y a une semaine, des séquelles de ces tortures.

"Quand il nous est revenu, il manifesté une lassitude extrême et souffrait à la poitrine et au niveau des cotes", a confié un membre de sa famille qui ajoute que le décédé a fait le tour des hôpitaux de Kigali dont l’hôpital de Kacyiru, Hôpital militaire de Kanombe et le Legacy Hospital de Mulindi où il est mort.

L’autopsie opérée sur le corps montre que le décédé avait la cinquième cote cassée et l’hémothorax, une coagulation de sang concentrée entre le thorax et les poumons, les poumons et les reins sérieusement endommagés et des blessures au ventre.

Le rapport d’autopsie conclut que les causes de son décès sont dues à de sérieuses tortures, coups et blessures.

"Mon mari s’était donné corps et âme à la cause de son église et à l’éducation de ses trois enfants", a confié la femme du défunt Hategekimana qui réside dans le quartier Gatenga, centre sud de Kigali.

Circonstances de son arrestation

Hategekimana Silas a été arrêté avec le pasteur dirigeant l’ADEPR-PCIU (Pentecostal Church International Uganda). Il est rapporté qu’il est allé résider en Uganda depuis 2009 et qu’avec 2013, il a commencé à faire le taxi moto dans Kampala.

A sa déportation en juin dernier, il s’est prêté aux médias rwandais pour raconter les circonstances de son arrestation avec d’autres Rwandais qui vivaient dans une même parcelle à Kampala. "Des officiers de police, 20 en tout, ont fait irruption dans notre résidence pour nous mettre les menottes aux poings pour nous conduire au poste de CMI", a-t-il dit avant de voyager de cachot à cachot où il trouvait d’autres Rwandais y séjournant.

"Certains se prêtaient à moi et déclaraient adhérer au RNC/Rwanda National Congress, d’autres aux FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, d’autres, au parti de Victoire Ingabire, FDU-Inkingi. Il y a des conducteurs de taxi-moto opérant dans Kampala qui sont membres de ces groupes politiques qui tentent de déstabiliser le Rwanda. Ils sont venus me mobiliser pour les rejoindre. Ma conduite leur montrait que je n’étais pas disposé à le faire", a-t-il dit montrant indirectement que cela a été la cause de son arrestation et torture. Il a dit qu’il dirigeait alors une cellule de 25 paroissiens de l’Eglise ADEPR-PCIU.

Il a alors révélé les plans des services de renseignement ugandais qui déploient leurs opérations sur tout l’Uganda rural à la recherche et recrutement de Rwandais devant adhérer à ces mouvements dissidents rwandais et à malmener et torturer ceux qui ne voudront pas y adhérer.

Hategekimana révèle que parmi ses tortionnaires, il y avait des gens qui parlaient parfaitement Kinyrwanda et qui le forçaient à adhérer au RNC.

"Quand je leur disais non, ils redoublaient de coups de crosses de leurs fusils et me laissaient à demi mort", a-t-il confié à la presse disant que sa libération a été motivée par le fait que les tortures l’ont sérieusement abimé au point que ses sbires voyaient qu’il ne lui restait pas beaucoup de temps à vivre.

Il meurt sans que justice lui soit rendue.


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