Un couple de Reims chasse les génocidaires rwandais exilés en France

Redigé par IGIHE
Le 25 septembre 2013 à 09:33

Depuis quinze ans, Alain et Dafroza Gauthier traquent les hutus exilés en France qui sont soupçonnés d’avoir pris part au massacre de 1 million de personnes en 1994…
Quand il prépare à manger, Alain Gauthier oublie souvent le sel. Mais jamais ses dossiers. Le temps de cuire un saumon en papillote est égal à celui nécessaire pour lire deux procès-verbaux. Depuis plus de quinze ans, avec sa femme Dafroza, il traque les génocidaires présumés rwandais exilés en France. « Il reste encore de jolis cous à (...)

Depuis quinze ans, Alain et Dafroza Gauthier traquent les hutus exilés en France qui sont soupçonnés d’avoir pris part au massacre de 1 million de personnes en 1994…

Quand il prépare à manger, Alain Gauthier oublie souvent le sel. Mais jamais ses dossiers. Le temps de cuire un saumon en papillote est égal à celui nécessaire pour lire deux procès-verbaux. Depuis plus de quinze ans, avec sa femme Dafroza, il traque les génocidaires présumés rwandais exilés en France.
« Il reste encore de jolis cous à trancher »

Leur minuterie à eux s’est vraiment déclenchée, en 2001, à Bruxelles. La Belgique a été le premier pays à juger des Rwandais pour leur participation au génocide contre les Tutsis

Le jour du procès belge, Dafroza pouvait encore sentir le souffle de l’horreur sur sa nuque. « Il reste encore de jolis cous à trancher », murmura ainsi l’un des soutiens aux accusés hutus quand elle pénétra dans la salle d’audience.
Elle a perdu sa mère, ses voisins, ses amis…

Membre de la minorité tutsie, Dafroza a fui son pays dans les années 1970. Quand le génocide débute, vingt ans plus tard, sa vie est donc à Reims. Mais sa famille, elle, est encore au pays. « Le téléphone sonnait sans cesse, raconte-t-elle. A chaque fois, c’était pour nous annoncer un mort. »

Un voisin, un ami, un neveu. Et finalement sa mère. « On a essayé d’alerter, raconte Dafroza, 59 ans, chimiste de profession. Mais les autorités françaises ne nous ont jamais répondu. On a donc décidé d’enquêter nous-mêmes. »
Vingt-cinq plaintes en tout

Après avoir repéré les génocidaires présumés exilés en France, le couple passe son temps à constituer des dossiers. « On part au Rwanda, on recueille des preuves, des témoignages de victimes et on revient déposer plainte en France », explique Alain, enseignant à la retraite. Dans leur bureau, les dossiers sont bien alignés. Vingt-cinq en tout.

« Avec des moyens, on pourrait en trouver cinquante de plus », poursuivent les Gauthier dont le combat rappelle celui des Klarsfeld, chasseurs de nazis. « L’histoire est un éternel recommencement, hélas… », conclut Dafroza.

20minutes.fr


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