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Un militaire français de ‘Turquoise’ publie "Rwanda, la fin du silence"

Redigé par IGIHE
Le 26 mars 2018 à 09:56

Le Lt-Col Guillaume Ancel, un ancien de l’Opération Turquoise, nom de code de l’intervention militaire française au Rwanda en juin 1994. Il vient de sortir un livre-témoignage qui illustre encore une fois les intentions, les menées et les sinistres objectifs de cette intervention de l’armée française dans un Rwanda en plein génocide perpétré contre les Tutsi.

Dans son livre "Rwanda, la fin du silence", il livre ses mémoires de guerre, un témoignage sobre, précis tout en nuances sur le déroulement de sa mission.

« J’étais un spécialiste du guidage des frappes aériennes », a confié à IGIHE Guillaume Ancel alors capitaine disant qu’il était pressenti pour guider les missiles des avions de chasse français qui devaient bombarder les troupes du FPR et remettre le pouvoir aux troupes génocidaires.

Pourquoi alors, la France habille-t-elle son intervention au Rwanda d’un accent humanitaire ? Parce que si elle avait déclaré son intervention armée, celle-ci n’allait pas être approuvée par l’ONU.

Le Colonel Ancel à la retraite s'entretient avec Karirima d'IGIHE

Guillaume Ancel écrit un témoignage qui bat en brèche les mensonges de l’Etat français sur son rôle pendant le génocide des Tutsis et qui dévoile des aspects inconnus jusqu’alors sur l’étendue de la collaboration entre le gouvernement français et le gouvernement génocidaire rwandais d’alors dit Gouvernement des ABATABAZI.

L’Opération Turquoise était présentée dans l’enceinte de l’ONU et au peuple français comme une mission humanitaire pour venir en aide aux victimes Tutsis. Faux ! nous dit Guillaume Ancel.

« Notre mission était de prendre Kigali et de remettre les clefs du pouvoir au gouvernement en déroute ».

Même si la prise de Kigali n’a pas eu lieu, le gouvernement français n’a pas pour autant cessé son soutien audit gouvernement rwandais des ABATABAZI.

L’écrivain raconte dans un passage du livre comment il a assisté à un convoi d’une dizaine camions bien bâchés contenant des armes et munitions, qu’il lui a été ordonné de détourner l’attention des journalistes pour qu’ils ne soupçonnent pas que ce convoi prend la direction des camps de réfugiés rwandais de Goma où ces camions ont livré la marchandise.

« On livre des armes aux forces armées rwandaises (forces du gouvernement) en signe de confiance pour leur montrer que la France n’est pas contre eux, et éviter qu’ils se retournent contre nous », s’est-il fait dire par les commandants ses supérieurs cachant mal que même sous embargo contre le Rwanda, l’Opération Turquoise a continué sa mission de réarmement des forces génocidaires même danns leur exil avec l’éspoir de frapper encore une fois le Rwanda.

L’auteur réfléchit sur des cercles de pouvoir français qui auraient donné l’autorisation de livraison de ces armes.

« Mon sentiment encore une fois est que ce ne sont pas eux, les commandants de l’opération Turquoise, qui ont décidé de cela. Ils n’en avaient même pas le pouvoir. Et puis même s’ils l’avaient eu, je ne suis pas sûr qu’ils l’auraient autorisée.
Ce sont des livraisons qui n’ont pu être autorisées qu’avec le plus haut niveau de décision de l’Etat Français. Et je pense que ce sont des armes qui avaient été livrées avant ou pendant le génocide mais dans la débâcle des forces armées gouvernementales. Ils les ont manifestement laissées dans la Zone que nous contrôlions, dite humanitaire et qui en passage n’était sure que pour les forces gouvernementales qui venait de commettre le Génocide ; et du coup, nous, les français ont pris peur que les soldats du FPR, trouvent ces armes ou des indications quelconques qu’on les avait livrées », confie Ancel montrant qu’ en outre cette France mitterrandienne qui a longtemps vu d’un mauvais œil la montée du FPR au pouvoir et la débâcle du gouvernement génocidaire, a facilité l’exfiltration des membres civils et militaires de ce gouvernement-là.

Elle a surtout continué via Turquoise à livrer des armes aux troupes dans les camps de réfugiés au Zaïre et fait inouï, elle payait les salaires de ces mêmes troupes qui venaient de commettre l’un des pires génocides du 20ème siècle, écrit Guillaume Ancel accablant ainsi un régime mitterrandien, d’Hubert Védrine et d’Alain Juppé, aveugle et qui n’a jamais voulu reconnaître les crimes contre l’humanité commis par le Gouvernement des ABATABAZI !
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