Farhat Horchani, le ministre tunisien de la Défense, a estimé mardi qu’un millier de Tunisiens combattaient au côté du groupe État islamiste (EI) en Libye et qu’ils constituaient une "menace" pour la Tunisie.
Les chiffres avancés, de l’ordre de 2 000 à 3 000 jihadistes tunisiens en Libye, sont « exagérés », a-t-il dit à des journalistes en marge de la 14ème université d’été de la Défense à Paris, qui s’est tenue les 5 et 6 septembre. « C’est plus à l’échelle de 1000 », a-t-il ajouté.
Vigilance
Parmi les combattants de l’EI chassés de Syrte (nord de la Libye), « il est très probable que certains partent vers le sud, et certains vont aller vers l’ouest », anticipe Farhat Horchani. Pour l’instant ils ne reviennent pas de « manière massive » vers la Tunisie mais il « faut rester vigilant », a-t-il souligné, en notant également la présence parmi eux de binationaux franco-tunisiens.
Lundi lors de cette conférence, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait mis en garde contre un risque d’éparpillement des jihadistes de l’EI vers la Tunisie ou l’Égypte, une fois qu’ils seront chassés de leurs places fortes en Libye.
Une « guerre totale »
Le ministre tunisien de la Défense a également déploré, à l’occasion de cette conférence sécuritaire, l’absence de stratégie régionale face à la problématique des combattants étrangers de l’EI en Libye. « Les pays gèrent la question au jour le jour », a-t-il dit. « La guerre contre le terrorisme est une guerre totale. Si on traite le terrorisme seulement sur le plan sécuritaire et militaire, on perd la guerre », a-t-il mis en garde.
« Le terrorisme, c’est une pensée, c’est une culture qui se forge dans l’esprit des jeunes. Il faut créer un type nouveau d’éducation, mener un autre type de discours religieux aussi (…) Il faut inculquer aux jeunes que l’islam ce n’est pas cela (…) Sinon on va avoir dans quelques années un monstre plus dangereux que Daech », a-t-il enfin averti.
Selon des sources françaises et américaines, entre 5 000 et 7 000 jihadistes de l’EI se trouveraient en Libye. Profitant du chaos régnant depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011, avec des combats entre milices et une profonde instabilité politique, les jihadistes de l’EI s’étaient emparés en juin 2015 de Syrte, la ville natale de Kadhafi.
Jeuneafrique
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