Vers l’accord de la dernière chance

Redigé par IGIHE
Le 20 décembre 2016 à 10:54

Avant de s’envoler pour Rome et d’y rencontrer le pape François, -un déplacement prévu depuis longtemps- les évêques congolais ont tout fait pour qu’aboutisse l’accord de la dernière chance, celui qui pourrait, provisoirement au moins, désamorcer la crise imminente. D’après des rumeurs non confirmées mais convergentes filtrant de la réunion qui se tient entre des représentants de la « majorité présidentielle » et des porte parole du « Rassemblement de l‘opposition » il apparaît que le Parlement actuel (...)

Avant de s’envoler pour Rome et d’y rencontrer le pape François, -un déplacement prévu depuis longtemps- les évêques congolais ont tout fait pour qu’aboutisse l’accord de la dernière chance, celui qui pourrait, provisoirement au moins, désamorcer la crise imminente.
D’après des rumeurs non confirmées mais convergentes filtrant de la réunion qui se tient entre des représentants de la « majorité présidentielle » et des porte parole du « Rassemblement de l‘opposition » il apparaît que le Parlement actuel pourrait rester en place ainsi que les actuelles Assemblées provinciales. Quant à la composition du gouvernement, que beaucoup de Congolais qualifient de « partage du gâteau » c’est-à-dire des postes, il se ferait sur la base de 50/50, soit la moitié des postes pour la majorité présidentielle, l’autre moitié pour le Rassemblement. Ce dernier obtiendrait aussi le poste de Premier Ministre. Dans les provinces également le partage du pouvoir se ferait sur une base de 50/50 et la Commission électorale indépendante serait totalement restructurée afin de restaurer sa crédibilité perdue. La Cour constitutionnelle, dont l’indépendance a été souvent mise à caution, serait elle aussi restructurée, afin de lui permettre le cas échéant de trancher sans risques de contestation les éventuels litiges électoraux.
Restent à trancher les questions essentielles : quel sera, après le 19 décembre, le rôle du président Kabila ? Quand auront lieu les élections ? Quelle forme prendra la transition ? Il est pratiquement certain que le chef de l’Etat demeurera en fonctions après la date butoir du 19, malgré la grogne populaire et les nombreuses manifestations prévues. Dans cette perspective Kinshasa a d’ailleurs été quadrillée, les forces de l’ordre ont reçu l’ordre de juguler tout débordement, les réseaux sociaux seront partiellement interrompus.
Si le président demeurera en fonctions, sa présence à la tête du Congo ne durera pas plus que la transition, dont la durée se trouve en négociations, et qui ne devrait pas dépasser une année : les élections présidentielle, législatives et provinciales pourraient avoir lieu d’ici novembre 2017. Reste la question de l’élargissement des prisonniers politiques, du retour de Moïse Katumbi, l’ex gouverneur du Katanga…. Des questions difficiles mais non insurmontables qui pourraient être réglées dans les heures à venir.
Ces pistes de solutions sont à prendre au conditionnel, car le devenir du président Kabila demeure un gros sujet de litige entre les deux camps et la confiance est loin de régner entre les divers interlocuteurs.
Sur le plan sécuritaire, les Belges demeurés à Kinshasa ont accueilli avec une certaine surprise les déclarations alarmistes du ministre Reynders, considérant pour leur part que la situation était plutôt calme et que de nombreuses mesures de sécurité avaient été prises. Il semble que les autorités belges, en donnant l’ordre d’évacuation, n’aient pas voulu être en reste par rapport aux Américains dont le durcissement de l’avis de voyage était une autre manière de d’exercer sur le régime une pression maximale. Sauf si Américains et Belges possèdent des informations qu’ils préfèrent ne pas communiquer publiquement- pour ne pas inquiéter inutilement l’opinion- le conseil de « quitter le pays » serait peut –être inspiré aussi par des mobiles politiques.
Mais il n’en demeure pas moins que la situation demeure tendue, volatile et que les responsables occidentaux préfèrent ne pas prendre de risques. Sans oublier le fait que, même si accord il devait y avoir, on ignore tout des réactions de la rue, de l’impact des campagnes lancées par les jeunes activistes qui crient, aujourd’hui déjà « Bye Bye Kabila »…Et que l’on ignore aussi l’état d’esprit et les consignes données aux policiers et militaires chargés du maintien de l’ordre…


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