Vesoul : il reconnaît les viols d’une de ses filles et de sa belle-fille.

Redigé par IGIHE
Le 29 février 2016 à 04:31

Vesoul. « Le seul souvenir de mes 4 ans, c’est une fellation sur le canapé alors que maman était à l’auto-école. »
À la barre, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 34 ans, craque. En sanglots, elle laisse le président Yves Plantier lire la suite de sa déposition dans laquelle elle précise « qu’il ne l’avait plus sollicitée jusqu’au début de l’adolescence ».
Divorcé, son père vivait alors avec sa deuxième femme. « Il me faisait regarder des films pornos dans le salon et m’expliquait les préliminaires. Il me (...)

Vesoul. « Le seul souvenir de mes 4 ans, c’est une fellation sur le canapé alors que maman était à l’auto-école. »

À la barre, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 34 ans, craque. En sanglots, elle laisse le président Yves Plantier lire la suite de sa déposition dans laquelle elle précise « qu’il ne l’avait plus sollicitée jusqu’au début de l’adolescence ».

Divorcé, son père vivait alors avec sa deuxième femme. « Il me faisait regarder des films pornos dans le salon et m’expliquait les préliminaires. Il me caressait et me léchait le sexe », a-t-elle déclaré aux gendarmes de Port-sur-Saône, qui ont reçu sa plainte le 19 mai 2013. Sandra (*) évoque « des pénétrations vaginales », se souvient « de la douleur du premier rapport » mais aussi « d’un grenier avec du foin dans une dépendance de la maison ». Il aurait tenté des approches sur sa sœur cadette mais cette dernière, présente à l’audience publique (le huis clos n’a pas été demandé), aurait toujours résisté.
Syndrome de Stockholm

Dans le box, l’accusé, âgé de 57 ans, est impassible. S’il comparaît libre, sous contrôle judiciaire, il risque pourtant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Depuis hier, il est jugé à Vesoul par la cour d’assises de la Haute-Saône pour des faits anciens, les citations courant sur une période de janvier 1985 à décembre 2006.

Il doit répondre de viols aggravés commis sur des mineures par un ascendant et par une personne ayant autorité sur la victime, en l’occurrence la fille de sa troisième épouse. La séquence des abus dénoncés est la même que pour Sandra, progressive. Vers 15-16 ans, Léa, née en 1990, accepte plusieurs relations sexuelles, « pour ne pas être ridicule devant mon premier copain. C’était tellement habituel que ça m’a paru normal ». Elle ne s’est pas portée partie civile. Elle souhaite juste que son beau-père « se fasse soigner, pas qu’il aille en prison. Je n’arrive pas à lui en vouloir ». L’expert psychologue parle du syndrome de Stockholm.

Les épouses successives avaient auparavant témoigné. La première avait décrit un homme volage, « très demandeur, mécanique sur le plan sexuel ». Un mari au caractère impulsif, agressif, parfois violent : « Il avait la main leste. » La deuxième, avec laquelle il a également eu deux enfants, corrobore, ajoute « qu’il était très jaloux. Il n’était pourtant pas très fidèle… » La troisième, qu’il a connue en 1995, dresse un portrait radicalement opposé : avec elle, il se montre « doux, agréable, respectueux ». Elle lui pardonne une liaison qui ne peut gâcher « vingt années de bonheur ».

Hormis les pénétrations vaginales sur Sandra, l’accusé reconnaît l’intégralité des faits : « Je suis coupable. Je regrette tout, je me sens libéré. »

Ce vendredi, le procès sera notamment marqué par les plaidoiries de Mes Franck Gardien, du barreau d’Avignon, qui intervient pour la partie civile, et Patrick Martin, de Besançon, avocat de la défense, ainsi que par les réquisitions de l’avocat général, Gabi Bouyssou. Le verdict est attendu en début de soirée.

Avec estepublicain.fr


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