Absence de décrispation politique en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 décembre 2025 à 12:17

Il flotte sur la scène politique congolaise un parfum indéniable de retournement d’alliances, révélant la fragilité et l’éphémère loyauté de soutiens naguère considérés comme inébranlables. Kinshasa assiste, impuissante ou désemparée, à l’effritement de ses piliers les plus solides, preuve que la politique demeure une arène cruellement infidèle et impitoyable.

Dans ce contexte, les accusations ouvertes portées par le ministre belge des Affaires étrangères contre le pouvoir de Tshisekedi résonnent comme un avertissement : les fragilités internes ont désormais des répercussions immédiates sur le plan international, et la crédibilité du gouvernement congolais est mise à l’épreuve.

L’urgence d’un processus interne de dialogue et de réformes

Les efforts régionaux visant à instaurer la paix et à favoriser la désescalade ne sauraient suffire sans un corollaire interne solide. La République démocratique du Congo se trouve face à un impératif clair : permettre aux acteurs politiques et sociaux de s’approprier les engagements pris au niveau international et de traduire ces engagements en politiques concrètes, adaptées aux besoins du pays.

La gouvernance, les réformes institutionnelles et la transparence dans l’administration publique figurent parmi les grands chantiers qui exigent un consensus interne et une volonté politique affirmée. Or, dans le climat actuel, aucun mécanisme réel de concertation n’a été mis en œuvre pour créer une dynamique de confiance et de coopération entre les différents acteurs politiques.

Arrestations ciblées et absence de décrispation politique

L’arrestation du secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Shadary, illustre dramatiquement le déficit de mesures apaisantes. Loin de contribuer à un climat de stabilisation, cette décision accroît les tensions et cristallise la méfiance entre les forces politiques.

Aucun geste tangible de décrispation politique n’est perceptible, ni de la part du gouvernement central, ni au sein des instances régionales. Ce vide politique entretient l’incertitude, accentue l’instabilité et fragilise davantage la position de Kinshasa sur le plan diplomatique et interne.

La situation souligne la nécessité impérieuse d’instituer des mécanismes de dialogue inclusifs, visant à restaurer la confiance et à rétablir un cadre dans lequel les réformes, tant institutionnelles que sociales, puissent s’inscrire dans une dynamique de cohésion nationale.

En définitive, la République démocratique du Congo se trouve à un carrefour critique où la paix et la stabilité régionales ne pourront être consolidées que si un processus interne crédible de dialogue et de réformes est mis en place.

Tant que persistera cette absence manifeste de mesures de décrispation politique, les tensions se nourriront d’elles-mêmes, et la fragilité du pouvoir central continuera de se refléter dans les alliances éphémères et les critiques internationales.

La seule voie durable réside dans l’appropriation nationale des engagements internationaux, assortie d’un véritable effort de concertation et de responsabilité partagée entre toutes les parties prenantes.

Les accusations du chef de la diplomatie belge contre le pouvoir Tshisekedi soulignent que des failles internes ébranlent désormais la crédibilité internationale de Kinshasa

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