Les marais en cours de réhabilitation comprennent Gikondo, qui s’étend à travers Remera, Kimihurura et Gatenga et se connecte au marais Rugenge–Rwintare.

Ce dernier s’étend à son tour à travers Kacyiru et Muhima et se relie au marais de Muhima, près de Kinamba. Kibumba, situé sur l’ancien site de l’UTEXRWA, relie Kinyinya et Gisozi, tandis que Nyabugogo fait le lien entre Muhima et Gatsata.

Ensemble, ces marais couvrent un total de 500 hectares : Gikondo avec 162, Nyabugogo avec 131, Kibumba avec 68, Rwampara avec 65 et Rugenge–Rwintare avec 65.

Le coût total du projet est estimé à 80 millions de dollars, dont 32 millions seront consacrés à la restauration des marais. La deuxième phase portera sur la construction d’infrastructures récréatives. Ce projet a pour objectif de réduire les inondations à Kigali, de préserver la biodiversité et d’améliorer les systèmes de purification de l’eau.

Ces marais seront équipés de 61,5 kilomètres combinés de pistes piétonnes et cyclables. Le marais de Gikondo comprendra 16,9 km de pistes, Rugenge–Rwintare 15,5 km et Rwampara 10 km. Kibumba disposera de 9,8 km de pistes piétonnes, tandis que Nyabugogo en aura 9,3 km.

De plus, 13 bassins de rétention d’eau seront construits, dont le lac Nyabugogo de 10 hectares. Gikondo comptera quatre bassins, Kibumba cinq, Rugenge–Rwintare un et Rwampara deux.

Ces marais ont également été équipés de 142 pièges à déchets : Gikondo en aura 24, Kibumba 16, Rugenge–Rwintare 48, Nyabugogo 30 et Rwampara 24.

Il y aura également 14 îles au sein des bassins, dont quatre à Gikondo, six à Kibumba, une à Rugenge–Rwintare, deux à Nyabugogo et une à Rwampara.

En ce qui concerne l’avancement des travaux, la réhabilitation a atteint 38 % à Rwampara, 70 % à Gikondo, 62 % à Rugenge–Rwintare, 76 % à Kibumba et 59 % à Nyabugogo.

L’ingénieure Martine Uwera, Responsable du Programme d’Intégration de l’Environnement et de Gestion de la Biodiversité à l’Autorité Rwandaise de Gestion de l’Environnement (REMA), a expliqué que le marais de Nyabugogo accuse un retard en raison de la construction d’un lac, un chantier nécessitant un équipement spécifique et des efforts considérables.

« Quant au marais de Rwampara, la raison est que sa réhabilitation n’a commencé qu’en novembre 2024, tandis que les autres ont débuté en mars 2024 », a-t-elle précisé.

Chaque marais a reçu un objectif particulier. Gikondo sera aménagé en site d’écotourisme, comprenant des bibliothèques, des kiosques et d’autres installations pour les visiteurs.

Rugenge–Rwintare, conçu pour mettre en valeur les efforts de conservation de l’environnement au Rwanda, accueillera un bassin de rétention de cinq hectares, collectant les eaux de Rwampara et de Gikondo.

Kibumba se concentrera sur l’aquaculture avec des étangs à poissons interconnectés, des jardins de fleurs et un centre d’exposition mettant en avant l’industrie de la pêche rwandaise.

Nyabugogo sera conçu comme un centre de recherche et d’éducation à la biodiversité, tandis que Rwampara mettra en valeur le patrimoine culturel du Rwanda à travers des expositions de cultures traditionnelles, de nourritures et d’objets artisanaux.

Selon Mme Uwera, toutes les pistes piétonnes et les zones de stationnement seront alimentées par énergie solaire. Cependant, la baignade dans les bassins ne sera pas autorisée pour le moment, car ces marais ont autrefois accueilli des usines utilisant des produits chimiques. La qualité de l’eau est contrôlée tous les six mois, et les autorités précisent que la baignade ne sera possible que lorsque l’eau sera jugée entièrement sûre.

Dans la zone dédiée aux infrastructures sportives, deux terrains de football seront construits dans le marais de Kibumba, un dans celui de Gikondo et deux dans celui de Rwampara.

Par ailleurs, le marais de Kibumba accueillera deux terrains de basket-ball, un à Gikondo et un à Rugenge–Rwintare.

Deux terrains de volley-ball seront aménagés dans le marais de Kibumba, un à Gikondo et un à Rugenge–Rwintare, tandis qu’un terrain de handball sera construit dans le marais de Gikondo et un autre à Rwampara.

La plantation d’arbres dans ces marais a également été mise en avant. Un total de 1 560 arbres sera planté dans le marais de Gikondo, 1 511 à Rwampara, 1 419 à Kibumba et 204 à Rugenge–Rwintare.

À ce jour, la réhabilitation de ces marais a créé des emplois pour 5 917 personnes, dont 2 893 femmes. À l’achèvement du projet, plus de 12 000 personnes auront été employées.

Mme Uwera a précisé que, bien que les travaux de réhabilitation soient achevés en décembre 2025, l’inauguration officielle est prévue pour avril 2026, après des tests destinés à vérifier le bon fonctionnement de toutes les installations

Le Rwanda mène également une étude sur de nouveaux projets à réaliser dans ces marais. Cette étude devrait être achevée en novembre 2025, en parallèle avec le développement des zones récréatives qui suivra.

Au total, 220 500 habitants bénéficieront d’une réduction des risques d’inondation et auront accès à des espaces de détente.

Mme Uwera a souligné que les avantages de ces marais deviennent déjà visibles. Outre le retour de la faune, les fortes pluies récentes ont démontré leur importance.

« Vous savez que la pluie à Nyabugogo provoquait autrefois des inondations, recouvrant même les routes. Récemment, malgré de fortes précipitations, les routes n’ont pas été inondées », a-t-elle indiqué.

Actuellement, le Rwanda compte 915 marais, couvrant 10,6 % de la superficie totale du pays, dont 38 représentent 20 % des marais protégés.