Constant Mutamba condamné à trois ans de travaux forcés et interdit de fonctions publiques

Redigé par Tite Gatabazi
Le 2 septembre 2025 à 04:37

Il est des chutes qui, par leur fracas, résonnent comme des avertissements au sein de la République. Le destin judiciaire de Constant Mutamba Tungunga, éphémère ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République Démocratique du Congo, en constitue un exemple emblématique.

Celui qui incarnait, par la dignité supposée de ses hautes charges, la rigueur de la loi et la sacralité de l’équité, se trouve aujourd’hui réduit au rang d’un condamné, astreint à trois années de travaux forcés, accablé de peines infamantes d’inéligibilité et d’exclusion de la fonction publique à l’issue de sa sanction.

Ainsi s’effondre une figure qui, au lieu de porter avec humilité la charge du bien commun, a préféré exhiber le zèle démesuré de l’ambitieux, l’inconstance du courtisan et l’arrogance de l’homme aveuglé par ses certitudes. La justice, ironie implacable, a fini par réclamer son dû à celui qui en fut le gardien officiel. La main qui devait protéger les faibles, contenir les puissants et sanctifier la règle de droit, s’est muée en instrument de ses propres turpitudes.

Au cœur de cette déconfiture se révèle une passion basse : l’avidité pour le gain facile. Vice insidieux, il a corrompu l’homme d’État, l’arrachant à la noblesse de sa mission pour le précipiter dans les travers les plus vils. Mutamba Tungunga n’a pas seulement failli à ses devoirs : il a trahi l’idéal même qu’il incarnait, profanant la fonction de Garde des Sceaux en l’asservissant aux calculs d’un intérêt personnel.

Ce naufrage moral n’est pas seulement celui d’un individu ; il interpelle la société tout entière. Car il témoigne de la fragilité des institutions lorsqu’elles sont confiées à des mains indignes, mais aussi de leur capacité à se redresser en sanctionnant l’inconduite, fût-elle commise par les plus hauts dignitaires.

L’exemplarité de la peine prononcée, loin d’être un simple règlement de comptes, s’impose comme un rappel solennel : nul, dans la République, n’est au-dessus de la loi.

La chute de Constant Mutamba Tungunga, avec son cortège d’humiliations, offre à la nation une leçon amère mais nécessaire. Elle rappelle que la grandeur politique ne réside ni dans le faste des titres ni dans la pompe des cérémonies, mais dans la fidélité silencieuse à l’éthique et à l’intérêt général.

L'ancien ministre de la Justice de la RDC, Constant Mutamba, a été condamné à trois ans de travaux forcés, ainsi qu’à l’inéligibilité et l’interdiction d’occuper des fonctions publiques après sa peine

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