00:00:00 Nos sites KINYARWANDA ENGLISH FRANCAIS

Urgent

De qui est le nom du M23 en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 10 juin 2022 à 11:02

Il s’agit ici de porter un intérêt particulier aux relations et aux résonnances que le M23 entretient avec son environnement socio politique.

Le M23 est un mouvement composé d’anciens soldats de l’armée congolaise qui se sont insurgé contre la passivité de leur gouvernement dans la persécution des tutsis congolais.

Ce mouvement a repris le flambeau du Congrès National pour la Défense du Peuple « CNDP » du Général Laurent Nkunda.

Lequel consistait à mettre sur la place publique et trouver une solution durable aux persécutions dont font l’objet les tutsis congolais depuis des décennies.

En effet les tutsis congolais sont marginalisés par le gouvernement, soumis à des frustrations de « nationalité douteuse ».

Dans ce contentieux, les motifs identitaires, économiques et fonciers s’imbriquent. La faiblesse structurelle de l’Etat congolais accentue l’isolement de ces territoires et ses populations.

Depuis 1994, ils sont pris en étaux entre les tribus rivales, l’instrumentalisation et les contre-vérités sur leur origine et les génocidaires arrivés à l’est de la RDC.

Et ils sont massacrés dans l’indifférence.

Le CNDP avait signé un accord avec le gouvernement congolais en date du 23 mars 2009 qui peine jusqu’aujourd’hui à être honoré.

C’est alors que le M23 se rappelle au mauvais souvenir du gouvernement et reprend les armes.

En mai 2012, il occupe la ville de Goma pendant près de deux semaines.

En décembre 2013, le M23 signe un autre accord avec le gouvernement congolais à Nairobi.

Celui-ci prévoit la dissolution du M23 comme rébellion pour se convertir en parti politique tandis que le gouvernement s’engage à procéder au désarmement, à la démobilisation et la réinsertion des combattants.

Cet accord est précédé le 24 février 2013 de l’accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région des grands lacs à Addis Abeba.

En 2019, le M23 prend langue avec le Président Tshisekedi. Et en décembre 2020 une délégation du M23 sera reçue à Kinshasa.

Mais les promesses de Tshisekedi ressemblent comme deux gouttes d’eau aux précédentes.

Et cela est reproché au gouvernement congolais par tous ceux qui suivent ce dossier depuis longtemps.

Même si la politique est aussi affaire de rythme, cette valse à trois temps commence à lasser.

Tshisekedi doit s’extraire de l’indécision ou des décisions à contretemps et le risque d’une intervention tardive et inadaptée avec sa dramaturgie.

Car il s’est engagé, devant témoins, à parachever tous les points partiellement réalisés, mal réalisés et non réalisés ; tels que ressortis de la revue de l’accord de paix du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et le CNDP.

Pour mémoire, une myriade de groupes armés ont fait de l’est de la RDC une terre martyre.

On y enregistre plus de cent vingt groupes armés dont certains sont l’émanation des politiciens congolais, des hauts gradés de l’armée ou des leaders locaux.

Ils bénéficient de la passivité des casques bleus, de complaisance sinon de la complicité des FARDC.

De tous ces groupes, seul le M23 est porteur de revendications politiques validées plus d’une fois par le gouvernement congolais.

Il fallait ainsi éclairer l’opinion sur les motivations du M23, les mobiles du déclenchement des hostilités en novembre 2021 et lever la confusion de la désinformation et la recherche du bouc émissaire sur cette prétendue accusation sans fondement du Rwanda.

Ce problème est à tous égards un problème interne au Congo.
,


Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité