Le président a souligné que la RDC fait face à une insécurité qui entrave le développement du pays, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et dans l’Ituri. "L’insécurité persistante dans l’Est du pays continue de freiner le développement de notre nation", a-t-il déclaré. Selon lui, la situation a été exacerbée par l’ingérence étrangère et le soutien présumé du Rwanda au M23, un groupe armé qu’il accuse de déstabiliser les régions orientales de la RDC, notamment les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero.

Félix Tshisekedi a réitéré ses accusations contre le Rwanda, affirmant que ce dernier continue de soutenir le M23, un mouvement rebelle actif dans l’Est de la RDC depuis novembre 2021. "Ces ennemis du pays continuent de contrôler des zones stratégiques, provoquant des déplacements massifs de populations", a-t-il ajouté.

Le président congolais a également précisé qu’il n’envisageait pas de négociations directes avec le M23 tant que ce groupe armé continuerait ses attaques. En 2023, Tshisekedi avait même suggéré que le Parlement lui accorde l’autorisation de mener des frappes contre Kigali, si le M23 menaçait la ville de Goma, une déclaration qui a exacerbé les tensions dans la région.

Lors de son discours, le président a vanté la détermination de l’armée congolaise, soutenue par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui aurait repoussé les assauts des groupes armés. "Grâce à la résilience de nos troupes et au soutien de la SADC, nous avons repoussé les agresseurs et leurs alliés, qui pensaient obtenir une victoire facile et immédiate", a-t-il affirmé.

Cependant, malgré ces succès sur le terrain, le M23 a continué d’étendre ses positions en 2024, notamment dans le territoire de Walikale et dans des zones supplémentaires de Lubero, telles que Kaseghe et Mathembe, selon les rapports en provenance de la région.

Tshisekedi a rendu hommage aux soldats congolais, aux membres des groupes d’autodéfense locaux Wazalendo et aux troupes des pays amis qui ont perdu la vie dans les combats contre le M23. Il a aussi salué le renforcement des troupes de la SADC, qui ont été déployées pour soutenir la RDC dans la lutte contre les groupes armés. "Nous saluons l’augmentation de l’envoi des troupes de la SADC dans le Nord-Kivu, qui ont été présentes pendant un an pour aider à stabiliser la région", a-t-il ajouté.

Le président congolais a également pris l’occasion pour rappeler la réforme de l’armée lancée en 2023 qui vise à renforcer l’efficacité de ses forces armées. "L’année dernière, j’ai lancé un programme de réforme de l’armée, qui continue cette année, pour permettre à nos soldats de donner des résultats concrets. Je suis convaincu que ce programme contribuera à rétablir définitivement la paix et à préserver l’intégrité territoriale de notre pays", a-t-il précisé.

Le président Tshisekedi a également exprimé sa gratitude envers le président angolais, João Lourenço, qui agit en tant que médiateur dans le cadre des pourparlers entre le Rwanda et la RDC à Luanda. Ces négociations, entamées en 2022, ont pour objectif de trouver une solution durable au conflit dans l’est de la RDC, un processus soutenu par plusieurs pays voisins et organisations internationales.

Cependant, Tshisekedi a clairement fait savoir qu’il n’était pas convaincu que des négociations directes avec le M23 soient la solution à la crise. "Je ne suis pas de ceux qui croient que le dialogue avec le M23 est la réponse au problème", a-t-il déclaré.

Le président Tshisekedi a prononcé ce discours à l’approche des pourparlers de Luanda, qui se tiendront le 15 décembre 2024, où il est prévu qu’il rencontre ses homologues, Paul Kagame du Rwanda et João Lourenço d’Angola.

Tshisekedi a souligné que les forces armées de la RDC sont celles qui rétabliront la sécurité dans l'est du pays.

Le discours a été prononcé par le président Tshisekedi devant les deux chambres du Parlement.

La Première ministre de la RDC, Judith Suminwa Tuluka, a suivi le discours du président Tshisekedi.