Depuis plusieurs semaines, les services de lutte contre le terrorisme ont lancé plusieurs alertes à Kampala, la capitale, évoquant des attaques imminentes. Pourtant, aucune de ces attaques ne s’est produite, ce qui a soulevé des doutes au sein des autorités.

Les premières investigations laissent penser que certains responsables de la sécurité auraient volontairement exagéré ou fabriqué ces alertes afin de percevoir des fonds alloués à la lutte antiterroriste. « Bien que la menace de l’ADF demeure réelle, nous ne pouvons pas tolérer que nos services soient dominés par des intérêts égoïstes. L’intégrité de nos institutions sécuritaires doit primer avant tout », a déclaré un agent de sécurité, sous couvert d’anonymat.

La commission, dirigée par le général de corps d’armée Sam Okiding, commandant adjoint des Forces de défense, est composée de hauts responsables issus de différentes structures sécuritaires : le Chef d’État-Major des armées, le Directeur général de la Police, les chefs des services de renseignement intérieur et extérieur, le Directeur des enquêtes criminelles ainsi que le Chef du renseignement militaire chargé de la protection des hautes personnalités.

Elle aura pour mission, examiner les rapports d’opérations menées au cours des six derniers mois, les communications internes, l’usage des fonds et les informations transmises concernant les prétendus projets d’attentats-suicides.

La commission interrogera également plusieurs responsables du renseignement militaire et de la police. Une fois l’enquête terminée, un rapport complet sera remis au Chef d’État-Major des armées, le général Muhoozi Kainerugaba.

Ce dernier a déjà pris des mesures fermes. Il a ordonné l’arrestation du colonel Peter Ahimbisibwe, responsable de l’unité antiterroriste de l’armée, et du lieutenant-colonel Ephraim Byaruhanga, à la tête des opérations spéciales. Ces deux hauts gradés sont soupçonnés d’avoir fourni de fausses informations après que leurs services auraient été infiltrés par l’ADF.

Ils sont actuellement détenus au Quartier général de l’armée, à Mbuya, en attendant les résultats de l’enquête.

L’armée ougandaise a mis en place une commission d’enquête pour vérifier si des agents du renseignement ont transmis de fausses alertes d’attentats-suicides attribués à l’ADF