Le Burundi a déployé des troupes dans la province du Nord-Kivu à la fin de l’année 2023, en vertu d’un accord militaire signé en août entre le gouvernement burundais et celui du président congolais Félix Tshisekedi. Cet accord portait sur une coopération sécuritaire entre les deux pays.
Ceci-dit, la situation sur le terrain a rapidement tourné au désastre. Les soldats burundais ont été surpris par la force de frappe des combattants du groupe armé M23, qui leur ont infligé de lourdes pertes. Plusieurs militaires, dont des officiers supérieurs, ont été tués dès les premiers affrontements dans le territoire de Masisi. D’autres ont été blessés, capturés, ou ont dû abandonner toutes leurs positions dans la région.
Dans un entretien accordé à la ’Télévision Renaissance’, Gratien Rukindikiza a dénoncé cette intervention militaire, qu’il estime motivée par des considérations politiques, ethniques et financières. Il accuse notamment le président Évariste Ndayishimiye de nourrir une hostilité persistante envers le Rwanda et envers les Tutsi en général.
« Il entretenait déjà de mauvaises relations avec le Rwanda. Il pensait que le M23 bénéficiait de son soutien, voire que des soldats rwandais étaient présents sur le terrain. Il disait : ‘Allons les combattre au Congo, mesurons-nous à eux , montrons-leur que nous sommes plus forts’. » a-t-il déclaré.
« En croyant que les combattants du M23 étaient des Tutsi, il a rassemblé les Hutu du Burundi en leur disant : ‘Nous allons combattre les Tutsi’ », a-t-il ajouté.
Rukindikiza affirme également que le président Tshisekedi aurait promis une importante somme d’argent à Ndayishimiye en échange de l’envoi de troupes en RDC — une motivation qui, selon lui, ne saurait justifier la perte de vies humaines.
« Des fils du pays sont partis mourir dans un conflit étranger qui ne les concernait pas. Il les a envoyés là où lui-même allait chercher des intérêts financiers. », a-t-il accusé.
Il alerte également sur les conséquences économiques de cette guerre. Selon lui, la proximité des combats avec les frontières burundaises inquiète les investisseurs étrangers, qui hésitent désormais à engager leurs capitaux dans le pays.
« Les investisseurs disent : ‘Nous voulons investir’, mais ajoutent : ‘Les soldats burundais combattent près de leurs frontières… Que se passerait-il si, demain, ils étaient vaincus ?’ », rapporte-t-il.

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