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Habyarimana et la guerre de libération du Rwanda

Redigé par Tite Gatabazi
Le 4 octobre 2022 à 09:11

S’il y en a un qui permit la gestation, la maturation et le déclenchement de la guerre de libération du Rwanda le 1er octobre 1990, c’est bel et bien l’ancien président Habyarimana.

Nous essayons ici de mettre à nu les ombres d’une fausse unité nationale sous Habyarimana.

Au Rwanda, toute une génération et sa descendance immédiate de tutsis a subi les massacres, pogroms, déportations et apartheid.

En novembre 1959, ce qui sera nommé la Toussaint Rwandaise voit des massacres à grande échelle des tutsis, la destruction systématique de leurs biens et la première vague des refugies.

A noël 1963, bis repetita.

En 1973, les militaires nordistes majoritaires dans l’armée mènent la purge des tutsis pour accuser le pouvoir de Kayibanda majoritairement sudiste et s’en emparer.

Les listes des fonctionnaires et employés tutsis dans les entreprises ainsi que les élèves et étudiants du secondaire et université sont affichées. Ils doivent dégager.

Il y aura des massacres et des destructions comme à l’accoutumée.

Cette opération est menée par Alexis Kanyarengwe qui dirige la sûreté nationale et permet le coup d’état du 5 juillet 1973 qui porta Habyarimana au pouvoir.

L’idée de l’unité nationale sera tapie dans ses discours mais la réalité quotidienne et son rapport au pouvoir seront irrigués par la pensée du parmehutu.

Très vite, il instaure la politique de l’équilibre ethnique et régionale qui va exclure les tutsis du système éducatif et de la fonction publique.

Et il reconduisit l’animosité hutu/tutsi ouvertement dans le domaine public faisant de l’ethnisme un point de mobilisation politique majeur.

Ces facteurs vont favoriser et alimenter la persécution et l’exclusion des tutsis. Ils seront des citoyens de seconde zone dans leur propre pays.

Ceux qui ont fui le pays vont connaitre les affres de l’exil. Ils vont expérimenter la douleur morale, affective et la solitude. Ainsi que le mal du pays.

L’éloignement qui permit de voir le Rwanda, son pays, son passé, son histoire avec un regard un peu étrange.

Ce n’était plus chez soi.

Ils tenteront par tous les moyens de demander le retour paisible au pays sans succès.

Le Président Habyarimana aura ce discours surréaliste : le pays est trop étroit pour accueillir les exilés Rwandais.

Mais il va les poursuivre jusque dans le pays d’accueil, le Zaïre de Mobutu. Il initie la mise sur pied et le financement de la Mutuelle des Agriculteurs de Virunga, le tristement célèbre MAGRIVI.

Ce mouvement politique et brutal dans ses méthodes, composé exclusivement des hutus congolais et érigée contre les tutsis congolais.

Cette intransigeance du Président Habyarimana renforça la détermination des exilés à ne pas céder du terrain sur un droit aussi fondamental. Semant ainsi les germes d’un conflit armé.

L’ampleur du risque de guerre ne poussa aucunement Habyarimana a changé de politique ni à lire les signes du temps.

Il s’était fait doublé par l’Akazu. Ce que le Rwanda avait de plus pervers.

La conséquence d’une telle impasse était qu’aucun dialogue n’était envisageable.

C’est ce contexte qui sonna la mobilisation générale sans précèdent des exilés, car la guerre était l’unique solution sur la table.

Ses services de renseignements et son état-major connaissaient parfaitement l’existence et les préparatifs militaires du Front Patriotique Rwandais FPR.

Bon nombre d’entre eux avaient acquis une expérience militaire en participant à la guerre de la NRA de Museveni en Ouganda. D’autres servaient dans les armées et services de sécurités dans les pays voisins.

Obtenant ainsi de l’expertise des opérations militaires ainsi que les relations pour mener la guerre de libération.

Mais Habyarimana fera le choix du pire. De la surenchère et cette part d’ombre dangereux dont l’Akazu symbolisait la prédation qui minait la société.

Celle-ci jouant le bord de l’abîme sciemment et sans le moindre complexe.

La cause était noble. Recouvrer sa citoyenneté, sa nationalité et sa dignité.

Habyarimana est resté sourd aux demandes répétées de dialogue

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