Il y a quelques jours, Maxime Prévot a en effet annoncé qu’il se rendrait à Kigali en novembre 2025 pour participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie.

Dans un entretien accordé à la journaliste Scovia Mutesi, Olivier Nduhungirehe a précisé que le ministre belge sera reçu « comme tout autre invité », soulignant que l’objet de sa visite « ne comporte pas de discussions sur les relations entre les deux pays ».

« Comme vous le savez, nous avons rompu nos relations diplomatiques avec la Belgique en mars, mais cela n’empêche pas des échanges ponctuels si nécessaire. Leur ministre des Affaires étrangères a annoncé sa venue à Kigali en novembre pour la réunion des ministres de la Francophonie, la Belgique étant membre de l’OIF. Il sera accueilli comme l’ensemble des autres ministres présents à Kigali. », a indiqué le chef de la diplomatie rwandaise.

Le ministre Nduhungirehe a toutefois insisté sur le fait qu’aucune discussion n’était prévue pour relancer la coopération bilatérale.

« Bien que cela ne soit pas à l’ordre du jour, les échanges se poursuivent normalement, que ce soit au niveau ministériel ou à d’autres échelons. Néanmoins, aucun dialogue sur la reprise des relations n’a encore été entamé. », a-t-il précisé.

De son côté, dans un entretien récemment accordé à Jeune Afrique, Maxime Prévot a lui aussi jugé prématurée toute perspective de rapprochement :

« Il est encore trop tôt pour parler d’un rétablissement des relations. Je tiens à rappeler que ce n’est pas la Belgique qui a souhaité la rupture avec le Rwanda », a-t-il déclaré.

Le ministre belge a néanmoins souligné l’importance de « rouvrir les canaux » permettant selon lui, une reprise progressive des relations, « que ce soit lentement ou par d’autres voies ». Il a rappelé avoir entrepris des démarches en ce sens ces derniers mois, notamment lors d’une rencontre à Doha avec son homologue rwandais, organisée grâce à la médiation du Qatar.

« Une relation diplomatique doit bénéficier du temps nécessaire pour se rétablir et retrouver son cours normal ; il n’existe pas d’autre solution que le dialogue », a-t-il ajouté.

Une rupture intervenue en mars 2025

En mars 2025, Kigali avait notifié à Bruxelles la rupture de ses relations diplomatiques et exigé des diplomates belges qu’ils quittent le territoire dans un délai de 48 heures.

Il s’agit d’une décision prise par le Rwanda, d’autant plus que la Belgique a continué à dénigrer le pays, tant avant que pendant ces conflits en République démocratique du Congo, la Belgique ayant une responsabilité majeure dans ces tragédies, tout en continuant de mener des actions portant préjudice au Rwanda.

Kigali avait par ailleurs reproché à Bruxelles d’avoir pris parti dans le conflit à l’est de la RDC, en diffusant de « fausses informations » visant à justifier l’adoption de mesures hostiles à l’encontre du Rwanda, des manœuvres dont l’objectif ultime était de déstabiliser le Rwanda et la région.

Le ministre Nduhungirehe a affirmé que Maxime Prévot serait reçu à Kigali au même titre que tous les autres ministres