Aujourd’hui, ce portrait idyllique s’efface derrière une réalité crue et implacable : Kinshasa, la belle, est devenue une ville suffocante, obstruée, sale et à la merci des intempéries.
La saison des pluies, qui devrait apporter la régénérescence des sols et la vivacité des rivières, se mue ici en un révélateur des défaillances structurelles de l’État et de l’incurie administrative.
Les caniveaux, lorsqu’ils existent, sont obstrués par des montagnes de déchets, et les rues se transforment en torrents d’eau stagnante, vecteurs de maladies d’hygiène et de fléaux sanitaires.
La capitale, jadis symbole de dynamisme et d’espoir pour toute la République démocratique du Congo, est désormais assiégée par les embouteillages, les immondices et les pathologies liées à l’absence d’assainissement.
La boue et les eaux croupies deviennent un décor quotidien, tandis que les habitants se débattent avec la pénurie d’infrastructures et l’incapacité chronique de leurs autorités à offrir un cadre de vie digne.
Ce désastre urbain, si palpable et quotidien, n’émeut guère les plus hautes sphères du pouvoir. L’indifférence semble s’être installée comme une politique tacite : les institutions, censées veiller à la salubrité et à la sécurité des citoyens, se contentent d’observer, comme si la dégradation accélérée de la capitale était une fatalité inéluctable.
Kinshasa se meurt sous nos yeux, et pourtant, les signaux d’alarme restent largement ignorés. Cette résignation institutionnelle est d’autant plus inquiétante qu’elle transforme l’urbanité en espace de souffrance, où la santé publique, la mobilité et la dignité des habitants sont sacrifiées au profit de l’inaction.
La situation impose pourtant une réflexion urgente et structurée : la survie de Kinshasa dépend d’une réforme profonde et immédiate de l’assainissement, de la gestion des déchets et de la planification urbaine, mais surtout d’une volonté politique à la hauteur des enjeux.
Il ne s’agit plus seulement d’interventions ponctuelles ou de déclarations convenues : il faut une stratégie cohérente, continue, et des investissements conséquents pour restaurer l’image de la ville et garantir la sécurité sanitaire de ses habitants.
Kinshasa, jadis perçue comme un joyau urbain, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins : continuer sur la voie de l’indifférence et de la dégradation signifierait la relégation définitive de la capitale dans la honte et l’inhabitabilité ; agir avec courage et constance pourrait inverser la tendance et redonner à ses habitants la dignité et l’espoir qui leur sont dus.
La question n’est plus seulement celle de l’hygiène ou de la mobilité : elle touche à l’essence même du pacte social entre l’État et ses citoyens. Et si les autorités ne se saisissent pas de cette urgence, Kinshasa ne sera plus la belle métropole des superlatifs, mais un tombeau de promesses non tenues.

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