L’Union africaine considère ce sommet comme un succès, reflet d’une volonté concertée de peser davantage dans les négociations internationales sur le climat et de projeter l’Afrique comme un acteur central de la transition énergétique mondiale.
À l’issue de la rencontre, la Déclaration d’Addis-Abeba, succédant à celle de Nairobi adoptée lors du premier sommet organisé au Kenya en 2023, a été annoncée mais reste, à ce stade, non publiée officiellement. Le président éthiopien Taye Atske Sélassié en a néanmoins esquissé les grandes lignes, articulées autour de trois piliers majeurs.
Le premier vise à accélérer le développement des énergies renouvelables et des infrastructures, afin de transformer l’Afrique en puissance industrielle verte. Comme il l’a souligné, il s’agit non seulement de rendre l’énergie plus accessible aux populations, mais également de positionner le continent comme un acteur incontournable dans l’économie mondiale sobre en carbone.
Le second pilier de cette déclaration concerne la mise en place d’une coalition regroupant les pays détenteurs de minéraux stratégiques, essentiels à la transition énergétique et technologique. L’objectif est d’instaurer une transparence accrue dans l’exploitation de ces ressources et de garantir que les États africains bénéficient d’une part équitable des retombées économiques, en contrant des décennies de marges bénéficiaires captées par des intérêts extérieurs.
Enfin, le troisième pilier met l’accent sur la préservation de l’héritage naturel et culturel du continent, en particulier des forêts et des écosystèmes, qui constituent à la fois un capital écologique indispensable pour réguler le climat et un patrimoine vital pour les communautés locales. Cette approche souligne que la lutte contre le changement climatique en Afrique ne peut se réduire à une dimension énergétique ou économique, mais doit intégrer la sauvegarde des ressources naturelles et des savoirs traditionnels.
Toutefois, certains observateurs, comme le professeur Carlos Lopes, représentant de l’Afrique à la COP30, estiment que la déclaration demeure trop générale et disperse l’attention sur une multiplicité de thèmes dont l’importance relative varie, diluant ainsi le potentiel de l’Afrique à s’exprimer d’une seule voix sur la scène internationale.
A l’inverse, Bankoye Adeoye, représentant de l’Union africaine, insiste sur le fait que ce sommet ne marque pas une conclusion, mais l’ouverture d’un nouveau chapitre dans la diplomatie climatique africaine, qui sera testé dès novembre lors de la COP30 au Brésil.
Les défis climatiques qui se posent à l’Afrique sont considérables. Le continent, particulièrement vulnérable aux sécheresses, aux inondations, à l’érosion côtière et aux pertes agricoles, doit répondre à la fois à l’urgence de l’adaptation et à la nécessité de réduire ses émissions.
Les solutions envisagées sont résolument endogènes et combinent transition énergétique, gestion équitable des ressources minières, protection des forêts et des écosystèmes, ainsi que développement d’infrastructures durables et résilientes. En affirmant sa capacité à articuler ses propres réponses, l’Afrique aspire non seulement à défendre ses intérêts dans les négociations internationales, mais également à se positionner comme un leader crédible de l’industrialisation verte mondiale.
La COP30, qui se tiendra en novembre au Brésil, constituera ainsi l’épreuve de vérité pour mesurer l’efficacité de cette stratégie et la capacité de l’Afrique à imposer sa vision d’un développement harmonieux, inclusif et durable, au carrefour des enjeux économiques, environnementaux et sociaux.

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