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L’EAC plaide pour une approche unifiée des pourparlers de paix entre Le Rwanda et la RDC

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 1er décembre 2024 à 01:18

Lors de la 24e réunion des Chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenue le 30 novembre 2024, un appel a été lancé pour combiner les pourparlers de Luanda et de Nairobi, visant respectivement à apaiser les tensions entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) et à rapprocher le gouvernement congolais des groupes armés opérant sur son territoire. Cette démarche cherche à instaurer une paix durable dans la région, frappée par des décennies de conflits violents.

La RDC est un foyer de conflits complexes, abritant plus de 250 groupes armés, dont le FDLR, un groupe responsable du génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda. Depuis trois ans, la RDC accuse régulièrement le Rwanda de soutenir le groupe armé M23, qui se bat pour les droits des Tutsi en RDC, propos que le Rwanda rejette vigoureusement.

Le Rwanda a également accusé la RDC de soutenir les FDLR, accusation qui a alimenté la détérioration des relations entre les deux pays. Le président congolais Félix Tshisekedi et d’autres responsables ont évoqué à plusieurs reprises leur intention de soutenir les FDLR dans ses attaques contre le Rwanda, ce qui a aggravé la situation.

Malgré plusieurs tentatives de dialogue, notamment les pourparlers de Nairobi sous la direction de l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta, les résultats n’ont pas permis de résoudre le conflit. Ces pourparlers, visant à rapprocher le gouvernement de la RDC des groupes armés pour instaurer une paix durable, n’ont pas abouti, en particulier en ce qui concerne le M23, qui continue d’aggraver la situation.

En parallèle, des discussions ont eu lieu à Luanda, en Angola, entre le Rwanda et la RDC, avec l’objectif de résoudre les tensions entre les deux pays, dont la cause principale réside dans le soutien présumé à des groupes armés comme le FDLR.

Dans son communiqué, l’EAC a recommandé la fusion des pourparlers de Nairobi et de Luanda pour créer une approche unifiée et plus efficace. Cette recommandation vise à coordonner tous les efforts de paix et à centraliser les négociations sous une seule direction afin de trouver une solution définitive à la crise qui déstabilise la région depuis des années.

"La réunion des Chefs d’État a constaté l’aggravation de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et a appelé à la cessation des hostilités", peut-on lire dans le communiqué. Face aux difficultés rencontrées dans les négociations parallèles, l’EAC a insisté sur la nécessité d’un mécanisme de coordination pour rationaliser les efforts de paix.

L’EAC a également suggéré que la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se rencontrent pour discuter des enjeux de sécurité en RDC et des répercussions de ces conflits sur l’Afrique de l’Est. Cette proposition vise à renforcer la coopération régionale pour mieux gérer les crises qui dépassent les frontières nationales.

En décembre 2023, la SADC avait lancé une mission militaire en RDC (SAMIDRC) pour soutenir l’armée congolaise (FARDC) dans sa lutte contre le M23, un groupe qui a pris le contrôle de plusieurs régions du Nord Kivu. Malgré l’engagement de plus de 9 000 soldats de la SAMIDRC, les combats se poursuivent, rendant la situation toujours plus complexe.

Le secrétariat de l’EAC a été chargé de veiller à l’application de ces décisions, avec un délai fixé au 30 avril 2025. Des sources indiquent que lors d’une récente rencontre à Luanda entre les délégations du Rwanda et de la RDC, le Rwanda a réitéré l’importance d’un dialogue direct entre la RDC et le M23 pour parvenir à une solution durable et mettre fin à la violence.


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