Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, est jugé par contumace après que le Sénat ait voté, le 22 mai, la levée de l’immunité dont il bénéficiait en tant que sénateur à vie. Cette décision a permis au parquet militaire d’engager officiellement des poursuites contre l’ancien chef de l’État.
Le ministère public militaire accuse Joseph Kabila d’avoir activement soutenu la coalition rebelle M23/AFC, qui contrôle depuis janvier la ville de Goma et, depuis février, celle de Bukavu.
Les enquêteurs affirment que leur dossier est étayé par des témoignages de témoins et des preuves matérielles recueillies dans les zones contrôlées par les rebelles. Le ministère public allègue également que Joseph Kabila a rencontré des chefs rebelles et participé dans l’élaboration de leurs stratégies politiques et militaires.
Bien que Kabila ait nié les accusations, le gouvernement insiste sur le fait qu’il est une figure centrale de la rébellion. En mars, l’ancien président a rejeté ces allégations, les qualifiant de manœuvres politiques, ajoutant que s’il était réellement à l’origine de l’insurrection, les rebelles auraient déjà remporté bien plus de victoires.
Kabila est rentré au pays en mai après plus d’un an d’exil dans plusieurs pays africains, dont l’Afrique du Sud. Il s’est rendu à Goma et à Bukavu, où il a rencontré divers groupes communautaires et politiques, ses partisans ayant décrit cette visite comme "un pas vers la paix". Toutefois, les autorités de Kinshasa y ont vu une tentative de légitimer le mouvement rebelle.
Avant son retour, Joseph Kabila avait publié une proposition en 12 points qu’il présentait comme une feuille de route pour ramener la paix en République démocratique du Congo. Son plan prévoyait notamment le démantèlement des groupes armés, l’organisation d’un dialogue national, le renforcement de la coopération avec les pays voisins et la fin du régime autoritaire.
Malgré ces gestes publics, le gouvernement considère les actions de Kabila comme une menace directe à la stabilité nationale.
L’ancien président ne devrait pas comparaître devant la cour, mais les autorités ont indiqué que les audiences se poursuivraient en son absence. Ce procès marque la première fois qu’un ancien président congolais est poursuivi devant une cour militaire.

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