Urgent

L’ombre d’une menace non identifiée au Katanga

Redigé par Tite Gatabazi
Le 13 août 2025 à 05:37

Le Grand Katanga, cœur industriel et stratégique de la République démocratique du Congo, est entré dans une phase de vigilance extrême. Par décision du général de brigade Eddy Kapend, commandant de la 22ᵉ région militaire, toutes les unités placées sous son autorité ont été mises en alerte maximale.

L’ordre couvre un spectre élargi d’infrastructures jugées vitales : l’aéroport international de Luano, la prison centrale, la région de Kimbembe, le camp Kibati, les états-majors de la Police nationale congolaise et du 13ᵉ régiment de la Garde républicaine, l’ensemble des camps militaires, l’auditorat militaire, les postes frontaliers, ainsi que les sièges institutionnels et symboliques Assemblée provinciale, gouvernorat, chaîne publique RTNC, banques, mairie et autres sites sensibles.

Les voies d’accès stratégiques par Kasenga, Kasumbalesa, Likasi et Kipushi font désormais l’objet d’un contrôle rigoureux. Les mouvements militaires ont été restreints, le dispositif de renseignement pleinement activé, et l’arsenal du 13ᵉ régiment mis en état de disponibilité immédiate. Quant à la cause exacte de cette soudaine intensification des mesures de sécurité, elle demeure pour l’heure enveloppée d’un silence épais, laissant libre cours aux conjectures et aux inquiétudes.

Un signal qui dépasse le seul cadre militaire

L’alerte lancée par le général Kapend, si elle répond à des impératifs de sécurité nationale, traduit aussi la perception d’une menace diffuse, possiblement multiforme, qui échappe encore à la compréhension du grand public. Dans un contexte où la stabilité du Grand Katanga constitue un enjeu vital tant pour l’économie nationale que pour la cohésion politique du pays, cette mise en alerte sonne comme un avertissement à demi-mot : celui d’un risque que l’on sait sérieux, mais que l’on ne souhaite ou ne peut pas encore nommer.

La concentration d’autant de points stratégiques sous surveillance accrue n’est pas anodine. Elle témoigne d’une volonté de verrouiller les principaux leviers du pouvoir territorial transport aérien, flux financiers, centres décisionnels et zones frontalières afin de prévenir toute tentative de déstabilisation, qu’elle émane d’acteurs internes, de groupes armés transfrontaliers, ou d’agents infiltrés opérant dans l’ombre.

Silence officiel et nécessité de transparence

L’opacité entourant les raisons précises de cette mobilisation exceptionnelle ne saurait perdurer sans nourrir les rumeurs et fragiliser la confiance de la population. Dans une région où l’histoire récente a été marquée par des épisodes de tensions politiques, de contestations armées et de rivalités économiques exacerbées, la communication claire des autorités devient un impératif stratégique autant que civique.

En définitive, le Grand Katanga se trouve à la croisée des chemins : soit cette alerte restera un épisode maîtrisé, vite dissipé par la vigilance des forces de sécurité, soit elle préfigurera un événement plus grave dont les prémices s’annoncent déjà.

Dans les deux cas, le choix entre le silence prudent et la transparence mesurée déterminera la solidité du lien de confiance entre gouvernants, forces armées et citoyens.

Le général Eddy Kapend a placé toutes les unités du Grand Katanga en alerte maximale

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