« Toute personne qui conteste les résultats peut être sanctionnée conformément à la loi », a averti le ministre, suscitant une vive indignation de l’opposition.
Les partis contestataires ont dénoncé une volonté de museler la critique et une grave atteinte à la liberté d’expression. Kefa Nibizi, porte-parole de la Coalition ’Burundi Bwa Bose’, a qualifié cette directive « d’inacceptable », tout en déplorant que les irrégularités du scrutin, « hors de toute logique », soient volontairement ignorées. Il a affirmé que sa coalition avait saisi la Cour constitutionnelle et compte poursuivre ses recours.
Olivier Nkurunziza, président de ’l’UPRONA’, a quant à lui défendu le droit d’exprimer des critiques, à condition qu’elles soient fondées : « Évaluer les élections n’est pas un délit », a-t-il rappelé, soulignant que seuls les propos incitant à la haine ou à la désobéissance civile doivent être sanctionnés. Il a également indiqué que l’UPRONA avait saisi la Cour.
Le président de ’l’AND Intadohoka’, Gaspard Kobako, a pour sa part qualifié le score « stalinien » du CNDD-FDD de preuve de fraudes massives, dénonçant toute tentative d’intimidation. Il a réclamé une réunion avec le ministre de l’Intérieur afin de lui présenter ses preuves, sans toutefois saisir la Cour constitutionnelle, préférant adresser ses recommandations à la CENI et à la Cour.
De son côté, le CNL de Nestor Girukwishaka a jugé « inadmissible » cette interdiction de communiquer, la qualifiant d’atteinte grave à la démocratie, et a engagé des recours pour faire invalider les résultats.
Face à cette fronde, le président Évariste Ndayishimiye a sommé l’opposition de présenter des preuves concrètes de fraude, tout en saluant la victoire de son parti.
Le chef de l’État a également invité les partis à documenter les fraudes au niveau local, évoquant même la possibilité d’annuler partiellement le scrutin dans certaines localités en cas de preuves avérées.
Toutefois, des analystes ont souligné que ni le président ni le ministre ne disposent du pouvoir de sanctionner la CENI ou d’ordonner la reprise partielle des élections, des prérogatives qui reviennent exclusivement à la Cour constitutionnelle.
Les partis contestataires ont souligné l’importance de la transparence et du respect des procédures juridiques dans le traitement des recours. Ils ont appelé à la patience et ont réaffirmé leur détermination à faire entendre leur voix.
Les résultats définitifs de ces élections sont attendus pour validation par le Conseil constitutionnel le 20 juin 2025.

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