Ce dérapage ne relève pas d’une maladresse verbale : il illustre une stratégie d’ignorance assumée, doublée d’une mauvaise foi qui frise le ridicule. Le ministre, en s’érigeant en tribun du faux, s’emmêle les pieds dans le tapis de ses responsabilités, exhibant l’incapacité de son gouvernement à comprendre les réalités complexes de la crise congolaise et, par là même, son propre naufrage diplomatique.
L’AFC/M23 a, en réalité, bénéficié d’une reconnaissance diplomatique pleinement établie et incontestée lors des négociations de Doha en mai 2024, sous la médiation du Qatar et avec l’accompagnement effectif des États-Unis, de l’Union africaine et de la CIRGL.
Ses représentants ont signé avec le gouvernement congolais une Déclaration de Principes, acte formel, dûment consigné, paraphé et archivé. Cette reconnaissance constitue un fait de notoriété publique, attesté par les invitations adressées aux plus hauts niveaux tant à Luanda qu’à Doha, où l’AFC/M23 a négocié directement avec l’État congolais sous la médiation qatarie et en présence effective des partenaires internationaux susmentionnés.
Les processus de Doha et de WDC ont eu pour mérite fondamental de distinguer le vrai du faux, d’écarter les pièges de l’amalgame et des contre-vérités, ainsi que les manipulations de toute nature.
Ils ont permis de circonscrire avec rigueur les causes réelles du conflit et d’identifier avec précision les acteurs légitimes et responsables, établissant ainsi un cadre clair et incontestable pour toute médiation et toute analyse rationnelle des événements.
Nier ce fait revient à insulter la mémoire et la compétence des médiateurs, à traiter le Qatar de naïf et à ignorer le travail scrupuleux des diplomates congolais. Par ce déni, le ministre ne se contente pas de se fourvoyer : il entraîne son gouvernement dans un embarras diplomatique dont l’ampleur dépasse largement la scène nationale.
La fuite, le mythe et le discrédit international
Plutôt que de s’atteler aux causes véritables du conflit, exclusions politiques, discriminations, massacres de communautés rwandophones, violations répétées des cessez-le-feu, le ministre choisit la rhétorique du « tout est le Rwanda ».
Ce narratif simpliste, confortable et propagandiste, n’a d’autre fonction que de masquer la vacuité de sa réflexion et la lâcheté politique de son gouvernement. En répétant ces slogans, il s’emmêle les pieds dans ses contradictions et transforme la fonction diplomatique en un instrument de confusion.
Le ministre Bizimana illustre avec éclat la conjugaison du déni, de la mauvaise foi et de la fuite des responsabilités. Nier l’existence d’un mouvement officiellement reconnu, insinuer que le Qatar aurait négocié avec un « fantôme » et répéter sans cesse la propagande de Kinshasa constitue une faute grave : elle sape les processus de paix, discrédite l’État burundais et ridiculise son ministère sur la scène internationale.
La diplomatie exige rigueur, lucidité et respect des engagements internationaux : Doha n’est pas un conte, ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est un document contraignant. En refusant de le reconnaître, le ministre transforme un instrument de paix en caricature, un engagement officiel en farce diplomatique et expose son gouvernement à un discrédit qui pourrait s’avérer irréversible.
En définitive, Ézechiel Bizimana, par son déni et sa fuite des responsabilités, illustre la faillite d’une diplomatie qui confond la posture et le principe, le mythe et la réalité, l’intérêt national et le prestige international.
L’histoire retiendra que le ministre, en cherchant à briser un « mythe », n’a fait qu’échouer dans la vérité et précipiter son gouvernement dans l’embarras et l’humiliation.














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