Récemment, des actes de violence ont été signalés dans plusieurs régions du pays, certains survivants étant intimidés par des écrits anonymes appelés « tracts », tandis que d’autres voient leurs biens endommagés.
Les autorités nationales ont réagi fermement, soulignant que les auteurs de ces actes doivent être punis selon la loi.
Le président de l’Association des membres des parlements pour la lutte contre le génocide, le négationnisme et le révisionnisme du génocide des Tutsis (AGPF), Prof. Dusingizemungu Jean Pierre, a déclaré à IGIHE que leurs informations indiquent qu’anciens condamnés pour génocide n’ont pas renoncé à leurs idéologies et continuent d’agir dans la société.
« Il y a des cas où ceux qui avaient été condamnés pour génocide, après avoir purgé leur peine, semblent reprendre contact avec la société. Des enquêtes montrent qu’ils sont impliqués dans de nouvelles violences et qu’il est nécessaire de renforcer les efforts pour préparer ceux qui ont purgé leur peine à réintégrer la société », a expliqué Prof. Dusingizemungu.
Le Rwanda prévoit d’ouvrir en février 2025 un centre d’accueil destiné aux condamnés pour génocide ayant purgé leur peine afin de faciliter leur réintégration dans la société.
Prof. Dusingizemungu a affirmé que ceux qui ont reconnu leurs crimes et demandé pardon ne posent pas de problème majeur, mais que la situation est plus complexe pour ceux qui n’ont jamais admis leur culpabilité.
« Les problèmes surviennent souvent avec ceux qui n’ont jamais avoué leur crime et qui continuent de nourrir des idéologies génocidaires, ce qui les rend responsables des actes de violence envers les survivants du génocide », a-t-il ajouté.
Il a également souligné qu’il est crucial de mettre en place des initiatives spéciales pour ces individus, en leur offrant une préparation adéquate avant de les réintégrer dans la société, en les impliquant dans des activités communautaires comme le travail communautaire, tout en les réintégrant progressivement dans le tissu social.
« Il est important de les sensibiliser, de leur expliquer les programmes du gouvernement et de les préparer avant leur retour dans leurs communautés, afin d’éviter que les populations ne soient confrontées à des anciens criminels du génocide sans préparation préalable », a-t-il conclu.
Les statistiques révèlent qu’il y a plus de 21 000 personnes emprisonnées pour des crimes de génocide, dont la plupart n’ont pas avoué leurs crimes et ont été condamnées à des peines allant de 25 à 30 ans ou à la réclusion à perpétuité.
Un problème générationnel
Le sénateur Prof. Dusingizemungu a également noté que l’implication de jeunes dans des actes de violence contre les survivants du génocide montre que des idéologies génocidaires sont transmises de génération en génération, notamment à travers les parents.
« Il est essentiel d’intensifier les efforts pour enseigner aux jeunes l’histoire du génocide et leur inculquer des valeurs de réconciliation, de développement et de cohésion sociale.
Des actions telles que les commémorations et les projets communautaires sont essentielles pour empêcher la reproduction de ces idéologies », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que chaque citoyen devrait être encouragé à participer à des initiatives qui favorisent l’unité et la reconstruction du pays.
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