Urgent

La coalition des FARDC vacille au profit de l’AFC/M23

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 octobre 2025 à 11:34

Lorsque les initiatives ne surgissent plus des rangs des FARDC, le malaise se propage inexorablement au sein des Wazalendo, épuisés par l’accumulation de promesses jamais tenues et par les illusions répétées d’un pouvoir qui les désoriente.

Cette lassitude profonde, alimentée par l’inconsistance des engagements politiques et la vacuité des perspectives offertes, se traduit par des défections répétées et par une désagrégation progressive des structures militaires et partisanes.

Ce phénomène ne relève plus d’une simple dissidence ponctuelle : il témoigne de la fragilité systémique de la loyauté, de l’érosion de l’autorité et de la perte de repères, révélant à nu l’incapacité du pouvoir central à maintenir cohésion et discipline au sein de ceux qui devraient incarner la défense de l’État.

La coalition autour des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) connaît une crise sans précédent, dont la portée stratégique ne saurait être sous-estimée.

L’arrivée à Bukavu du général Muzalendo Dodos, accompagné de douze de ses hommes après avoir quitté Shabunda, constitue bien plus qu’un simple mouvement de troupe : elle symbolise la fuite des élites militaires vers l’AFC/M23 et révèle l’ampleur des fractures internes qui rongent la coalition.

Chaque défection est un signal clair : les liens de loyauté, jadis considérés comme intangibles, s’effritent au profit d’intérêts partisans et de calculs personnels, laissant les FARDC vulnérables face aux manœuvres d’un adversaire qui exploite avec habileté les divisions internes.

Ce phénomène s’inscrit dans un contexte d’affrontements sporadiques et de rivalités d’influence au sein des rangs gouvernementaux et militaires. Anciennement alliés, certains officiers se retrouvent désormais en opposition directe, minant la discipline et la cohésion stratégique.

L’AFC/M23, qui tire parti de ces dissensions, consolide progressivement ses positions tout en sapant la crédibilité et l’autorité de la coalition loyaliste. Chaque fracture, chaque défection, représente un levier supplémentaire pour l’opposition armée, et chaque affrontement entre anciens partenaires alimente un climat de défiance qui fragilise l’ensemble de l’appareil militaire.

La coalition est aujourd’hui à la croisée des chemins : sans une réponse urgente, coordonnée et politiquement décisive, elle risque non seulement de perdre sa cohésion mais également de compromettre la stabilité de l’Est congolais.

La situation est devenue critique et ne tolère aucune approximation : sans une lucidité stratégique absolue et une réorganisation vigoureuse des forces loyalistes, la désagrégation progressive des FARDC risque de se muer en un avantage tactique décisif pour l’AFC/M23.

Déployant ses moyens avec une discipline de fer, une stratégie parfaitement huilée et une détermination chevillée à son corps, le mouvement insurgé impose sa supériorité sur tous les fronts : militaire, où chaque manœuvre des loyalistes se heurte à une anticipation implacable ; diplomatique, où il tisse des alliances et exploite les failles de l’adversaire ; politique, où sa cohésion et sa vision surpassent de loin le désordre et l’indécision des instances gouvernementales.

Là où les FARDC vacillent, hésitent ou se dispersent, l’AFC/M23 avance méthodiquement, consolidant ses positions, ralliant les désabusés et capitalisant sur chaque fissure de la coalition adverse. Si cette dynamique persiste, l’Est congolais pourrait devenir durablement un bastion de l’insurrection, transformant une menace régionale en levier politique capable de peser sur l’ensemble du pays, et mettant la République devant la douloureuse réalité de sa vulnérabilité stratégique.

Sylvain Ekenge, Porte Parole des FARDC

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