Urgent

La communauté internationale mise en cause pour son indifférence face aux FDLR

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 3 février 2025 à 03:49

Le ministre des Affaires étrangères, l’Ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a exprimé son incompréhension face à l’indifférence des organisations internationales envers le groupe armé FDLR, qui opère en République Démocratique du Congo depuis plus de 30 ans.

Nduhungirehe déplore que ces organisations aient toléré la présence de cette milice, déterminée à déstabiliser le Rwanda, tout en concentrant leurs efforts sur la lutte contre le M23, un mouvement qui revendique les droits de ses compatriotes.

À la fin du mois de janvier 2025, le conflit opposant la coalition composée des Forces armées de la RDC (FARDC), des troupes burundaises, de la SAMIDRC, des FDLR et des Wazalendo contre le M23, s’est imposé comme un sujet majeur dans les médias internationaux et au centre des discussions diplomatiques à travers le monde.

Le M23 affirme mener son combat pour la reconnaissance des droits des Tutsi et des rwandophones originaires de la RDC, une population victime de persécutions de longue date, marquées par des massacres, des pillages et des déplacements forcés. Depuis 28 ans, le Rwanda accueille un grand nombre de réfugiés congolais fuyant ces violences.

Parmi les principaux facteurs alimentant cette crise figure l’idéologie génocidaire, que le gouvernement attribue au régime congolais. Kigali rappelle que la RDC a offert refuge à d’anciens membres des Interahamwe et des Forces armées rwandaises (EX-FAR), responsables du génocide contre les Tutsi en 1994, qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes.

Dans une interview accordée à la BBC, le ministre Nduhungirehe a mis en garde contre la persistance des exactions meurtrières des FDLR à l’Est de la RDC. Selon lui, ces combattants, loin d’être neutralisés, continuent de propager leur idéologie génocidaire tout en recrutant de nouveaux membres.

« Ils continuent de tuer des innocents et disposent désormais de moyens renforcés, car ils ont été intégrés aux Forces armées congolaises (FARDC) et bénéficient du soutien du président Tshisekedi », a déclaré le ministre.

« Pourquoi la communauté internationale s’empresse-t-elle d’accuser le Rwanda tout en fermant les yeux sur la propagation continue de l’idéologie génocidaire à l’Est de la RDC et les massacres ciblant les Tutsi ? » s’interroge Nduhungirehe.

Depuis 1999, les Nations Unies ont déployé des forces pour rétablir la paix dans cette région et combattre le groupe armé FDLR. Pourtant, ce dernier reste actif et continue de collaborer avec les FARDC contre le M23, bénéficiant de formations et de soutien militaire.

Le ministre Nduhungirehe estime que la tolérance de la communauté internationale envers la présence des FDLR représente une grave menace pour la sécurité du Rwanda, affirmant que le gouvernement ne lèvera pas ses mesures de défense tant que cette menace ne sera pas éradiquée.

« Le Rwanda fait face à une coalition de forces opérant à l’Est de la République Démocratique du Congo, mise en place par Félix Tshisekedi. Celle-ci inclut le groupe terroriste FDLR, responsable du génocide contre les Tutsi en 1994, ainsi que d’autres factions telles que les Wazalendo, les forces burundaises, la SAMIDRC déployée par la SADC et des mercenaires européens », a-t-il déclaré.

Selon Nduhungirehe, cette coalition aurait été formée dans le but de renverser le gouvernement du Rwanda. « Tshisekedi a plusieurs fois exprimé son intention de renverser le pouvoir à Kigali, affirmant qu’il pouvait attaquer la capitale "sans même y mettre les pieds". Nous défendrons notre pays et avons mis en place des mesures de protection qui resteront en vigueur jusqu’à l’élimination complète de cette menace. », a-t-il affirmé.

Les 26 et 27 janvier 2025, les FARDC, en collaboration avec les FDLR, les forces burundaises, la SAMIDRC et les Wazalendo, ont bombardé le territoire rwandais. Ces attaques ont causé la mort de 15 personnes et engendré des dégâts matériels estimés à 150 millions de francs rwandais.

En réponse à ces agressions, le Président Paul Kagame a assuré aux citoyens qu’il prendrait personnellement en charge la question des tirs survenus à Rubavu.

Le ministre des Affaires étrangères a exprimé son incompréhension face à l’indifférence des organisations internationales envers le groupe armé FDLR.

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