Dans son homélie, l’homme de Dieu invite à une réflexion critique sur les enjeux réels auxquels fait face la société congolaise, particulièrement dans les secteurs de la santé, de l’éducation, et des infrastructures, tout en soulignant l’urgence d’une gouvernance authentiquement tournée vers le bien commun.

Le Cardinal Ambongo dresse un tableau sombre mais réaliste des institutions et des services publics en République démocratique du Congo. Il dénonce l’écart criant entre les préoccupations des dirigeants et les besoins essentiels de la population. La jeunesse congolaise, largement touchée par le chômage, l’absence d’accès à une éducation de qualité et la précarité des soins de santé, est la première victime de cette crise systémique.

L’exemple de la santé, qualifiée par le Cardinal d’"urgence absolue", illustre à quel point les priorités sont souvent négligées. Dans un pays où de nombreuses personnes meurent faute de soins ou d’infrastructures médicales adéquates, les débats sur le changement de la Constitution apparaissent comme une distraction inutile et cynique.

Ce contraste met en lumière une gouvernance déconnectée des réalités, préoccupée par des jeux de pouvoir au détriment de réponses concrètes aux besoins du peuple.

L’homélie interpelle sur la futilité de certaines démarches politiques, comme les discussions sur un éventuel changement constitutionnel. Le Cardinal questionne la pertinence d’un tel projet en rappelant que ces changements ne créeront pas d’emplois, ne construiront pas d’écoles ou d’hôpitaux, ni ne résoudront les problèmes structurels du pays.

Ce discours reflète une critique plus large de la gouvernance en RDC, où les réformes superficielles servent souvent à masquer l’inaction ou à légitimer la perpétuation du pouvoir.

Pour les jeunes Congolais, ce message est un appel à la vigilance. Les promesses de changement constitutionnel, souvent accompagnées d’une rhétorique séduisante, sont rarement suivies de bénéfices concrets.

Les "marchands d’illusions" que dénonce le Cardinal prospèrent sur les espoirs et les frustrations d’une jeunesse désillusionnée, mais leur action ne produit que désenchantement et stagnation.

Au-delà de la dénonciation, l’homélie est un appel à l’action. Le Cardinal Ambongo exhorte les jeunes à devenir des acteurs de leur propre avenir, en refusant de succomber au fatalisme ou à la manipulation. Il les invite à faire preuve de discernement, à rejeter les promesses vides et à exiger des dirigeants des politiques alignées sur les priorités nationales.

Cet appel à la responsabilité collective s’étend également à la société civile et aux institutions religieuses. Il suggère que les solutions aux maux du pays ne viendront pas exclusivement d’un changement politique, mais d’une mobilisation générale en faveur de réformes structurelles, d’un renforcement des institutions et d’un investissement dans les secteurs clés comme la santé et l’éducation.

Face à un tel constat, il est essentiel que la jeunesse congolaise prenne conscience de son rôle central dans la transformation de la société. Cette prise de conscience passe par une meilleure compréhension des enjeux politiques et sociaux, un engagement actif dans la vie publique et une solidarité accrue pour faire pression sur les décideurs.

Les initiatives locales et communautaires, comme celles visant à améliorer l’éducation, la santé ou les infrastructures, peuvent également servir de modèles de résilience et d’innovation.

En travaillant ensemble, les jeunes peuvent transformer leur frustration en énergie constructive, refusant ainsi d’être de simples spectateurs des luttes de pouvoir.

L’homélie du Cardinal Ambongo est un puissant plaidoyer pour une jeunesse lucide, résistante aux illusions et consciente de son pouvoir de transformation. Elle rappelle que le développement de la RDC ne viendra pas d’en haut, mais d’une mobilisation collective autour des véritables priorités nationales.

En ces temps de crise, le message du Cardinal transcende la foi pour devenir un appel universel à la justice, à la dignité et à l’action. Les jeunes Congolais, porteurs de l’avenir du pays, sont appelés à être les architectes d’une société plus juste et plus humaine.