Les rebelles ont progressé à travers la commune de Bagira, au nord-ouest de Bukavu, après avoir pris le contrôle de zones de la province, dont Kavumu et son aéroport.

Bukavu, une ville de 45 kilomètres carrés comptant environ 1,3 million d’habitants, est plongée dans la peur depuis l’arrivée du M23. Par précaution, de nombreux résidents se sont barricadés chez eux.

Un grand nombre de soldats congolais, faisant partie des forces de la coalition dans la région, ont quitté la ville en utilisant des véhicules militaires ou à pied. Des responsables de haut rang, y compris des dirigeants civils, des officiers militaires et des membres des forces de l’ordre, ont également déserté leurs postes.

Un responsable de la sécurité a révélé à Jeune Afrique que les troupes congolaises et burundaises s’étaient repliées vers le sud-est de Bukavu, près de la frontière de Kamanyola, entre la RDC et le Burundi.

Selon les rapports en provenance de la ville, les combattants du M23 ont rencontré peu de résistance en entrant à Bukavu, l’armée congolaise n’ayant manifestement pas opposé de défense significative. Toutefois, des tirs sporadiques ont retenti en périphérie de la ville au cours de la nuit.

Contrairement à Goma, où des combats intenses ont eu lieu en périphérie, les infrastructures de Bukavu sont restées intactes. L’approvisionnement en électricité et en eau continue de fonctionner normalement.

Corneille Nangaa, le leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), la coalition incluant le M23, a confirmé que leurs combattants étaient bien entrés à Bukavu. Cependant, au matin de ce 15 février, ils n’avaient pas encore pris le contrôle total de la ville.

Bukavu représente une importance majeure pour l’armée congolaise. En perdre le contrôle obligerait de nombreux soldats à fuir vers le Burundi voisin, en particulier vers la province de Cibitoke.

Pour le M23, la prise complète de la ville constituerait une victoire décisive, leur permettant de contrôler l’intégralité de la rive congolaise du lac Kivu. Comme ils l’ont fait à Goma après sa capture le 27 janvier 2025, le M23 pourrait installer une nouvelle administration dans le Sud-Kivu.

Des rapports en provenance du Sud-Kivu suggèrent que le retrait de l’armée congolaise de la ville pourrait être une manœuvre tactique visant à attirer le M23 dans un piège, avec l’intention d’engager des combats une fois les rebelles entièrement infiltrés à Bukavu.

Il semble que le M23 progresse prudemment, cherchant à éviter une guerre urbaine intense susceptible de provoquer de lourdes pertes civiles.

Nangaa a indiqué que, dès le 15 février, les forces du M23 se focaliseraient sur ce qu’il a décrit comme le « nettoyage de la ville », visant à éliminer toute menace susceptible de compromettre la sécurité de Bukavu.

Ce 14 février 2025, la première vague de combattants armés du M23 a pénétré Bukavu.

Les rebelles ont progressé à travers la commune de Bagira, au nord-ouest de Bukavu.