En effet, un rapport publié par Amnesty International ce 20 août 2025 documente de nombreux cas de viols et d’agressions dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Une femme de 40 ans a raconté comment à la fin du mois de mars, elle avait été interceptée par dix combattants de Wazalendo circulant dans un véhicule. « J’étais terrifiée. Je n’ai cessé de les supplier : ‘S’il vous plaît, pardonnez-moi.’ Ils ont refusé. Six d’entre eux m’ont entraînée dans la forêt tandis que quatre restaient dans le véhicule. Ils m’ont arraché mes vêtements, m’ont attachée et violée. Ils m’ont frappée et m’ont bâillonnée », a-t-elle déclaré.
Elle a aussi expliqué que sa main droite était attachée à un arbre, la gauche à un autre, avant d’être forcée de s’agenouiller et agressée. « Les six m’ont violée, l’un après l’autre », a-t-elle ajouté. Secourue par des passants et hospitalisée, elle souffre encore de séquelles physiques.
Une autre femme, mère de quatre enfants vivant dans un camp du territoire de Masisi, a affirmé avoir été capturée en janvier 2024 par trois combattants de l’APCLS, une milice alliée aux FDLR, alors qu’elle se rendait dans sa ferme pour nourrir ses enfants.
« Ils m’ont dit que si j’essayais de fuir, ils me tireraient dessus. L’un d’eux a dit : ‘Au lieu de la tuer, utilisons son corps.’ Ils m’ont clouée au sol et déshabillée. Je ne pouvais pas résister, mes enfants se seraient retrouvés sans mère ni père. J’ai accepté pour les protéger », a-t-elle raconté.
Les assaillants l’ont ensuite avertie de ne jamais parler de ce qui s’était passé, sous peine de la tuer. « Ce que je souhaite, c’est qu’eux aussi, puissent un jour subir ce que j’ai enduré. Dieu seul connaît le châtiment qu’ils méritent », a-t-elle ajouté.
Dans le Nord-Kivu, une autre femme, surnommée « Safia » pour sa sécurité, a expliqué avoir rencontré quatre hommes armés alors qu’elle cueillait des feuilles de manioc. Elle soupçonnait qu’ils appartenaient aux groupes Nyatura et FDLR, les décrivant comme sales, mal vêtus et fumant de la marijuana.
« Ils m’ont dit que je ne pouvais plus rentrer chez moi, puis m’ont giflée lorsque j’ai essayé de répondre. Ils m’ont accusée de collaborer avec le M23, disant que c’était la raison pour laquelle ils devaient me violer. J’ai crié à l’aide, mais personne n’est venu à mon secours. », a-t-elle raconté.
Après que les membres de sa communauté ont appris l’agression, Safia affirme avoir a été ostracisée, et son mari l’a abandonnée. Honteuse, elle a décidé de ne jamais retourner à son église.

Des soldats congolais accusés d’avoir violé une femme enceinte
En février 2025, alors que les combattants du M23 avançaient pour capturer la ville de Bukavu, des soldats des FARDC et des membres de la milice Wazalendo ont fui vers le territoire d’Uvira, laissant derrière eux une série d’atrocités.
Une femme de 28 ans de Bukavu a raconté que dans la nuit du 12 février, alors qu’elle dormait avec son mari et ses enfants, des soldats ont fait irruption dans leur maison. « Ils ont frappé à la porte en exigeant que nous ouvrions immédiatement, sinon ils tireraient. Lorsqu’ils sont entrés, ils ont vu mon mari et lui ont demandé : ‘Que fais-tu encore ici ?’ Puis ils ont commencé à le frapper. Trois d’entre eux, parlaient le lingala. Deux ont emmené mon mari à l’extérieur et ont continué à le battre », a-t-elle déclaré.
Elle a expliqué comment l’un des soldats l’a traînée dans le salon et a menacé sa vie : « Ils m’ont demandé : ‘Veux-tu mourir ou veux-tu que nous t’épargnions ?’ J’ai commencé à pleurer et à supplier. Un soldat m’a poussée au sol. Je lui ai dit : ‘Je suis enceinte.’ Il m’a répondu : ‘Je m’en fiche.’ Il m’a violée, puis un deuxième. J’étais terrifiée. »
Depuis, sa famille a exhorté les autorités à enquêter sur les officiers des FARDC impliqués dans des crimes de guerre et de graves violations des droits humains.
« Il est temps pour le président Félix Tshisekedi de tenir sa promesse de justice et de responsabilité, afin de s’assurer que les combattants Wazalendo ayant commis ces crimes soient poursuivis », a-t-elle conclu.

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