Originaire du Ghana, Yaache faisait partie du contingent africain servant au sein de la Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda (MINUAR).
Il a rappelé que lorsque le Conseil de sécurité des Nations unies décida, en 1994, de réduire le nombre de ses soldats au Rwanda à seulement 270, le commandant de la MINUAR, le général Roméo Dallaire, et le général ghanéen Henry Kwami Anyidoho s’opposèrent à cette décision, avertissant des dangers auxquels la population tutsie serait confrontée.
Malgré ce retrait, certains soldats ghanéens sous les ordres du général Anyidoho choisirent de rester sur place et firent preuve d’un courage remarquable en protégeant des milliers de Tutsi avec des moyens très limités, réussissant à sauver environ 30 000 personnes lors du génocide contre les Tutsi.
Yaache est arrivé pour la première fois au Rwanda en février 1994, soit deux mois avant le déclenchement du génocide. Il était chargé de surveiller les opérations dans la préfecture de Byumba, une zone démilitarisée. Une fois les massacres commencés, il participa à l’évacuation de civils tutsi, tout en les aidant à se procurer de la nourriture et à être relocalisés dans des zones plus sûres.
S’adressant récemment à la jeunesse rwandaise, Yaache a rappelé que le mandat de la MINUAR consistait à superviser le processus de paix entre le gouvernement rwandais du président Juvénal Habyarimana, le Front patriotique rwandais (FPR) et les partis alliés.
Les Casques bleus avaient pour mission de prévenir les violations des accords et de signaler toute menace à la paix au siège de l’ONU, Yaache affirmant, ceci dit, que les signes de dangers imminents rapportés avaient bel et bien été largement ignorés.
« Même depuis le terrain, je pouvais voir se former de sombres nuages d’incertitude, et il en était de même dans la capitale. Le général Dallaire suppliait l’ONU, les avertissant que des signes de troubles imminents étaient évidents. », a-t-il confié.
Les avertissements ignorés du général Dallaire
Le 10 janvier 1994, le général Dallaire informa ses supérieurs au siège de l’ONU qu’un génocide était en préparation et demanda l’autorisation de saisir des armes dissimulées destinées à la milice Interahamwe.
Au lieu d’autoriser une action, les responsables de l’ONU lui ordonnèrent de transmettre les renseignements aux mêmes autorités accusées de préparer les massacres.
Le lendemain, le général Dallaire reçut de hauts responsables de l’ONU, dont Kofi Annan, l’instruction de ne pas agir en dehors de son mandat, qui lui conseilla plutôt d’informer le président Habyarimana.
« Cela montrait que la mission était pleinement consciente de l’horreur qui se préparait. Nous avions vu les signes avant-coureurs. Pas dès le tout début, mais au fil des événements, les avertissements se multipliaient et l’ONU y avait été maintes fois alertée », a souligné Yaache.
Lorsque le génocide contre les Tutsi éclata en avril 1994, l’ONU échoua à nouveau à agir de manière décisive, hésitant même à reconnaître les massacres comme un génocide.
La situation s’aggrava après le retrait des troupes belges de la MINUAR, laissant des milliers de Tutsi entre les mains de la milice Interahamwe, y compris ceux massacrés à l’École Technique Officielle (ETO) de Kicukiro.
Le génocide perpétré contre les Tutsi a fait plus d’un million de victimes en à peine trois mois et est considéré comme le génocide le plus rapide de l’histoire contemporaine.


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