Il semble que les membres soient des pêcheurs, agriculteurs, artisans ou alors des contrebandiers. Cette catégorie de personne qui partage le sentiment de marginalisation. Il faut noter que nombreux ont fréquenté les « madrasas », ces écoles coraniques d’inspiration wahhabite présentes au nord du Mozambique.

Le groupe aurait fait allégeance à l’ « Etat Islamique » depuis 2018. Quand bien même ce dernier ne s’exprime pas ouvertement, on peut imaginer qu’il fournit en sous mains des formations, de la logistique et un soutien dans la propagande.

Néanmoins, d’autres voix estiment qu’il ne faut pas surestimer la dimension religieuse de cette crise. Bon nombre de musulmans mozambicains refusent cette instrumentalisation et pointent la criminalité, un trafic en tout genre et une absence de l’Etat dans le nord du pays.

Et certains experts enfoncent le clou en critiquant l’incurie du gouvernement dans cette crise qui date de 2017.

Le risque majeur est de voir se développer un nouveau front islamique qui pourrait non seulement déstabiliser la sous-région mais aussi détériorer encore plus la situation humanitaire qui est au plus mal.

Les partenaires du Mozambique ont répondu avec fermeté à la crise sécuritaire du Cabo Delgado. C’est la raison du déploiement des militaires rwandais dont l’efficacité est saluée par les responsables mozambicains et la population locale. En effet, ils ont repoussé les djihadistes et repris les points stratégiques occupés par les insurgés.

Si cette intervention militaire est ponctuelle, il faudra à moyen terme endiguer l’expansion du groupe islamique tout en incitant ses membres à quitter ses rangs.

Depuis trois ans que la crise s’est déclenchée, il y avait des bonnes raisons de se mobiliser et voler au secours de cette population ravagée par les violences commises par le groupe terroriste et dont la situation humanitaire s’aggrave.

Il faut savoir que l’islamisme est une idéologie concurrente de l’ordre étatique. Si l’Etat n’est pas présent et de manière significative, cela crée la tentation d’aller chercher une offre alternative.

Les infrastructures sont soit inexistantes soit délabrées

Les destructions liées à la présence djihadistes