Le Président Kagame : "Ignorer les FDLR est une insulte à notre histoire"

Redigé par IGIHE
Le 15 février 2025 à 02:07

Le Président Paul Kagame a fermement dénoncé le « jeu des reproches » entourant la crise dans l’est de la République Démocratique du Congo, affirmant que minimiser la menace posée par la milice FDLR constitue une insulte à l’histoire du Rwanda, une réalité qu’il refuse catégoriquement d’accepter.

Lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba ce 14 février 2025, le Président Paul Kagame a fustigé la rhétorique qui cherche à détourner la responsabilité de l’instabilité en RDC vers des acteurs extérieurs, notamment le Rwanda, plutôt que d’en aborder les causes réelles.

« Si le jeu des reproches, les discours enflammés, les mensonges et l’impudence pouvaient résoudre ce problème, il aurait été réglé depuis longtemps. Certains mentent sans même en voir la nécessité », a-t-il déclaré.

« Comment peut-on nier l’existence des FDLR ? Pourquoi cherche-t-on à minimiser cette menace ? En la banalisant, c’est mon histoire que l’on banalise, et cela, je ne l’accepterai jamais. Peu importe qui vous êtes », a martelé le Président.

Kagame a réaffirmé que le Rwanda ne transigerait pas sur son droit à la sécurité.

« Je ne demande à personne ici la permission de vivre, ni ne supplie pour le droit de mon peuple à exister. Absolument pas. Nous vivrons parce que c’est notre droit. Un point, c’est tout. »

Kinshasa a continuellement imputé ses conflits internes au Rwanda, multipliant les pressions sur les organisations internationales et les grandes puissances pour obtenir des sanctions contre Kigali. Toutefois, Kagame a fermement rejeté cette version des faits, insistant sur la nécessité pour la RDC d’assumer ses propres responsabilités.

« Quand le Congo prendra-t-il enfin la responsabilité de son propre chaos ? Comment peut-il croire que tous ses problèmes viennent de l’extérieur et que les solutions doivent donc venir d’ailleurs ? » a-t-il lancé.

« Le Rwanda n’a rien à voir avec les problèmes du Congo. Nous avons nos propres défis à relever. Le Congo est bien trop vaste pour que le Rwanda puisse le porter sur son dos. »

Alors que les rebelles du M23 poursuivent leur progression en s’emparant de positions stratégiques dans l’est de la RDC, notamment avec la récente prise de Goma et une avancée vers Bukavu, Kinshasa a intensifié ses accusations contre Kigali, l’accusant de soutenir le groupe.

Malgré les démentis catégoriques du Rwanda, ces allégations ont alimenté une controverse internationale, reléguant au second plan les alliances du gouvernement congolais avec diverses milices, notamment les FDLR.

La situation s’est encore détériorée fin janvier 2025, lorsque les FARDC, appuyées par des combattants des FDLR, des troupes burundaises et des mercenaires, ont mené des attaques contre le district rwandais de Rubavu, causant la mort de 16 civils et détruisant plusieurs habitations.

Lors d’un récent sommet de la Communauté de l’Afrique de l’Est, le Président Kagame a clairement fait savoir que le Rwanda ne resterait pas passif face à de telles provocations.

« Alors que les combats s’intensifient et que les efforts diplomatiques peinent à donner des résultats, une chose est certaine : le Rwanda ne sera pas le bouc émissaire des conflits profonds du Congo. »

Le Président a participé à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba ce 14 février 2025.
Le Président Paul Kagame a fermement dénoncé le « jeu des reproches » entourant la crise dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Le Président Paul Kagame a fustigé la rhétorique qui cherche à détourner la responsabilité de l’instabilité en RDC .

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