Le ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales a réuni le 15 août 2025, les exportateurs agricoles afin de coordonner leurs actions avec les institutions gouvernementales et les acteurs privés, y compris les banques, pour identifier les goulots d’étranglement et accélérer cette dynamique.

Selon le ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales, cette initiative sera mise en œuvre dans le cadre du Cinquième Plan Stratégique de Transformation Agricole (PSTA5), qui nécessitera un financement estimé à 144 milliards de francs rwandais, soit 2,3 % du budget total.

L’eau utilisée dans le pôle agro-industriel de Gabiro est prélevée dans la rivière Akagera

Les pôles agro-industriels en tête

Le ministre de l’Agriculture, Dr Cyubahiro Mark Bagabe, a mis en avant le pôle agro-industriel de Gabiro, une zone d’irrigation moderne de 5 600 hectares alimentée par l’eau de la rivière Akagera dans un réservoir de 120 000 m³. Le gouvernement a déjà investi plus de 118 millions de dollars (170 milliards de francs rwandais) sur ce site, où les investisseurs louent des terres à 375 dollars par hectare et par an.

Sept investisseurs sont actuellement opérationnels, avec des engagements d’investissement dépassant 53 milliards de francs rwandais. La première phase du pôle a permis de créer 6 000 emplois, tandis que la deuxième phase l’étendra à 15 600 hectares à travers Nyagatare et Gatsibo, avec des systèmes d’irrigation modernes et des infrastructures routières améliorées.

Développer l’agriculture des petits exploitants

Une autre initiative est le programme des Sites du Panier Alimentaire (FoBaSi), conçu pour consolider les parcelles fragmentées en zones productives d’environ cinq hectares chacune. Plus de 495 000 hectares ont déjà été identifiés sur un objectif de 600 000 hectares.

Les agriculteurs de ces sites bénéficieront d’un accès anticipé aux engrais, à des semences de qualité et du soutien d’agronomes permanents. Le programme débutera dès la Saison A de 2026 (septembre–décembre 2025) et devrait permettre une augmentation significative des rendements, couvrant près de la moitié des terres cultivées du Rwanda.

Le gouvernement prévoit une croissance importante des revenus d’exportation des cultures à forte valeur ajoutée au cours des cinq prochaines années. Les exportations de piments devraient être multipliées par huit, passant de 6 millions à 48 millions de dollars d’ici 2028/29, soutenues principalement par l’expansion des marchés en Asie, notamment en Chine et en Inde.

Le Rwanda vise à augmenter la production agricole de 50 % d’ici 2028/2029

Les revenus du café devraient passer de 78,7 millions à 115,5 millions de dollars, soit une hausse de 46,8 %, soutenue par le remplacement des arbres vieillissants et l’expansion des plantations. Le thé devrait également enregistrer des gains substantiels, avec des revenus d’exportation projetés passant de 107,7 millions à 164,4 millions de dollars, soit une augmentation de 52,6 %.

Le PSTA5 pour transformer le secteur

Le PSTA5, programme quinquennal, prévoit d’investir 5,4 milliards de dollars dans la modernisation de l’agriculture, la promotion de technologies adaptées au climat, la réduction des pertes post-récolte et le renforcement des chaînes de valeur, l’initiative devant créer 644 000 emplois, contre 400 000 actuellement dans le secteur.

« Nous nous concentrons sur la transformation de l’agriculture en une activité commerciale plutôt qu’en culture de subsistance », a indiqué le Dr Bagabe, soulignant que la performance des agriculteurs déterminera leur maintien ou non dans les sites de culture consolidés.

Le ministre, Dr Bagabe, a mis en avant les stratégies mises en place pour stimuler la production agricole