"Nous constatons de nombreuses erreurs commises à travers le monde, des conflits persistants, des pertes humaines importantes, entraînant la destruction d’infrastructures commerciales et, plus tragiquement, la perte de vies humaines," a déclaré le Président Kagame ce 6 avril 2024, soulignant l’absence d’apprentissage des événements tragiques de 1994.

Le Président Kagame a souligné que si les leçons avaient été apprises, certains événements actuels auraient pu être évités ou arrêtés dès leurs débuts, à condition qu’il y ait une volonté réelle d’examiner et de résoudre les racines des problèmes.

Selon lui, divers intérêts cachés empêchent souvent l’arrêt de ces situations et exacerbent plutôt les problèmes.

"C’est ce que j’ai observé au cours des 30 dernières années, basé sur notre expérience. Je pourrais donner de nombreux exemples, mais les points que j’ai mentionnés parlent d’eux-mêmes," a-t-il ajouté.

Le président tchèque, Général Petr Pavel, a reconnu l’insuffisance de l’apprentissage des leçons du génocide, tout en soulignant que des progrès avaient été faits dans certaines régions.

"Nous avons vu, lors des récentes réunions de l’Organisation des Nations Unies, que différents pays d’Afrique, d’Amérique et d’Europe s’accordaient sur certains principes, ce qui est encourageant," a déclaré Pavel.

Il a affirmé l’engagement de son pays à intensifier les efforts de sensibilisation pour promouvoir une action collective et préventive parmi les nations.

Le président Kagame a également remercié la République tchèque pour son rôle dans la reconnaissance du génocide contre les Tutsis et pour avoir appelé la communauté internationale à agir. "Nous serons toujours reconnaissants envers l’ambassadeur Karel Kovanda et la République tchèque," a-t-il conclu.

En 1994, la République tchèque, représentée par l’ambassadeur Kovanda au Conseil de sécurité de l’ONU, a été parmi les premières à signaler la gravité de la situation au Rwanda, en insistant sur le fait que l’État en place commettait un génocide. Malgré la réticence de certaines puissances mondiales à utiliser le terme "génocide" dans les délibérations de l’ONU, l’engagement de Kovanda a marqué un moment crucial dans la reconnaissance internationale des atrocités commises.