L’Etat subventionne 40 % des coûts d’assurance, laissant aux agriculteurs et éleveurs la responsabilité de couvrir les 60 % restants. Selon Jean Claude Ndorimana, Directeur du Développement de l’Élevage au Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI), 10 millions de dollars (soit environ 13,5 milliards de francs rwandais) de ce budget seront directement alloués aux compagnies d’assurance pour subventionner les agriculteurs et éleveurs.
Cet investissement vise à étendre le programme sur les cinq prochaines années, en finançant la souscription d’assurances, les campagnes de sensibilisation, la formation des bénéficiaires ainsi que l’amélioration des services fournis. Jean Claude Ndorimana a déclaré : « Afin de continuer à développer ce programme, le gouvernement l’a rapproché des districts. Ces derniers doivent désormais s’assurer de la participation active des agriculteurs et éleveurs, tout en collectant des données et en évaluant les résultats. »
Il a également souligné la mise en place de partenariats public-privé, offrant ainsi aux compagnies d’assurance privées l’opportunité de participer à ce programme. Initialement sceptiques face aux risques agricoles, ces entreprises voient aujourd’hui un potentiel de rentabilité et investissent davantage dans ce secteur.
Depuis son lancement en 2017, le programme a enregistré une participation en nette augmentation. À ce jour, 568 563 agriculteurs ont assuré leurs cultures et 85 398 éleveurs ont souscrit une assurance pour leur bétail. En cas de sinistre, les participants sont indemnisés. Depuis 2019, MINAGRI a versé 4,4 milliards de francs rwandais en compensations, dont plus de 2 milliards à des éleveurs et 2,3 milliards à des agriculteurs.
Ces compensations proviennent des 8,5 milliards de francs rwandais collectés auprès des compagnies d’assurance. Pour l’élevage, les vaches, porcs, poules et poissons sont assurés, le coût de l’assurance variant en fonction de la valeur de l’animal. Pour l’agriculture, les cultures comme le riz, le maïs, les pommes de terre, le piment et les haricots sont couvertes, avec des primes calculées en fonction des investissements sur la surface cultivée.
Jacqueline Murekatete, éleveuse à Kayonzi et bénéficiaire du programme Girinka, a partagé son expérience « Ma vache est tombée une fois malade. Malgré les soins, elle est décédée. Moins d’un mois après, j’avais déjà reçu une compensation, ce qui m’a permis d’acheter une nouvelle vache qui produit maintenant du lait. »
Le secteur des assurances a connu une forte croissance au Rwanda au cours des dix dernières années. Le nombre de compagnies d’assurance a doublé, passant à 18, tandis que les actifs totaux du secteur ont augmenté de 110 %. Toutefois, le taux de pénétration de l’assurance reste faible. Une étude FinScope de 2024 révèle que seulement 27 % des Rwandais, soit environ 2,1 millions de personnes, ont eu recours à des services d’assurance, contre 17 % en 2020.
Cet investissement de 25 millions de dollars dans l’assurance agricole et animale marque une étape clé dans les efforts du Rwanda qui souhaite promouvoir la sécurité alimentaire et soutenir les moyens de subsistance de ces agriculteurs et éleveurs face aux défis environnementaux.
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