Le ministre a précisé que le Centre se concentrera sur la recherche en matière de prévention de génocide à l’échelle mondiale, un domaine jusque-là dominé par des organisations internationales occidentales. À travers ce centre, le Rwanda entend combler un vide dans l’approche mondiale de la prévention, en y intégrant des perspectives africaines et en menant des recherches approfondies au-delà des récits traditionnels des pays occidentaux.
Le centre aura pour mission principale de former des experts dans différents secteurs, y compris diplomates, chercheurs, enseignants, responsables politiques, jeunes et autres acteurs sociaux. Bien que la priorité sera donnée à l’Afrique, des participants internationaux seront également impliqués dans les efforts pour prévenir le génocide, en particulier la propagation des idéologies violentes.
La conférence a mis en lumière les tensions mondiales actuelles, soulignant que la communauté internationale n’est pas pleinement engagée à résoudre les conflits susceptibles de mener à de nouveaux génocides. Le ministre Bizimana a pris l’exemple des violences contre les Congolais parlant le Kinyarwanda dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), ainsi que des conflits en cours à Gaza et au Sud-Soudan, pour illustrer les dangers de l’inaction face aux discours de haine et aux discriminations.
Le Rwanda, pays qui a vécu le génocide de 1994 contre les Tutsi, a réaffirmé son engagement à lutter contre toute forme de division ou de discrimination, qu’elle soit basée sur l’origine ethnique, religieuse ou politique. En tant que nation résiliente, le Rwanda s’engage activement à promouvoir la réconciliation et à prévenir les crises de violence qui pourraient mener à des génocides.
Le Dr Bizimana a également insisté sur l’importance de lutter contre l’idéologie du génocide, qui reste persistante au sein de divers groupes sociaux, notamment les jeunes. Selon lui, cette idéologie, alimentée par des discours de haine et de conflits de longue date, est une menace qui nécessite une action collective de la part des gouvernements, des organisations internationales et des citoyens.
Ismael Buchanan, professeur de sciences politiques à l’Université du Rwanda, a ajouté que la création de ce centre représente une opportunité pour le Rwanda de partager son expertise en matière de prévention du génocide avec le monde entier. "Ce centre est une leçon mondiale, une plateforme ayant pour objectif, échanger des connaissances et des bonnes pratiques sur la manière de prévenir les génocides, surtout dans les régions où les tensions ethniques et les discours haineux demeurent une réalité quotidienne", a-t-il déclaré.
Adama Dieng, envoyé spécial de l’Union africaine pour la prévention du génocide, a souligné que le centre est crucial non seulement pour le Rwanda, mais pour l’ensemble de l’Afrique. Selon lui, il offrira un espace pour le dialogue, la réconciliation et la promotion de la paix, tant au niveau national qu’international. "Ce centre servira de point de ralliement pour éduquer les générations actuelles et futures sur les horreurs du passé, tout en favorisant la guérison et la construction d’une société plus forte", a-t-il affirmé.
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