Le Rwanda sanctionne la Belgique

Redigé par Tite Gatabazi
Le 19 février 2025 à 10:20

La rupture unilatérale des relations de coopération entre le Rwanda et le Royaume de Belgique procède d’un acte de souveraineté affirmée, rétablissant l’équilibre des rapports entre nations en dehors de toute emprise néocoloniale. Cette décision, empreinte d’une rigueur stratégique, consacre le rejet catégorique des ingérences perfides d’un État qui, sous couvert partenariats institutionnels, perpétue une dynamique de sujétion insidieuse.

Loin de se cantonner à une posture purement diplomatique, cette mesure traduit une volonté irrévocable de préserver l’autonomie décisionnelle du Rwanda face à des velléités tutélaires indignes du cadre relationnel contemporain entre nations souveraines.

Derrière le vernis d’une coopération prétendument désintéressée, la Belgique n’a jamais véritablement rompu avec la structure de domination qu’elle avait érigée durant sa gouvernance coloniale, reconduisant ses schémas d’influence par le biais de stratégies perfides d’entrave et de conditionnalité politique. Son inclination persistante à ériger l’aide au développement en instrument de chantage et de pression diplomatique dénote une volonté manifeste d’orienter, voire de contraindre, les choix souverains du Rwanda.

Le Rwanda, refusant de s’assujettir à ces jeux d’influence anachroniques, oppose à cette dérive une fin de non-recevoir sans équivoque, affirmant ainsi la primauté de son indépendance sur toute tentative d’instrumentalisation.

La politisation inacceptable du financement du développement

L’implication manifeste de la Belgique dans une campagne concertée visant à entraver l’accès du Rwanda aux financements internationaux constitue une entorse grave aux principes fondateurs de la coopération internationale.

En épousant sans réserve les thèses de la République Démocratique du Congo (RDC), Bruxelles ne se borne pas à une simple prise de position partisane dans un différend régional : elle s’érige en acteur à part entière d’une politique de déstabilisation aux relents vindicatifs.

Cette posture, loin d’être dictée par une quelconque objectivité diplomatique, s’inscrit dans une logique d’instrumentalisation où la Belgique, plutôt que d’assumer sa propre responsabilité historique dans les fractures qui minent la région des Grands Lacs, préfère désigner un bouc émissaire commode.

En s’abandonnant à cette rhétorique belligène, elle travestit la réalité des faits et cautionne implicitement les turpitudes d’un régime congolais dont l’incurie et la duplicité sont pourtant les véritables catalyseurs des tensions persistantes.

Mais si Bruxelles pensait imposer son diktat par le biais de représailles économiques déguisées en mesures de rectitude diplomatique, elle se heurte à une réplique sans appel. Le Rwanda, fort de son indépendance et de sa résilience, ne saurait plier sous la pression d’une nation qui confond encore ingérence et partenariat.

D’un ton ferme et décomplexé, Kigali oppose un refus catégorique à ces velléités punitives et rappelle que sa souveraineté ne saurait être monnayée ni conditionnée. Ainsi, face aux calculs néocoloniaux et aux postures revanchardes, le Rwanda choisit la dignité d’un État maître de son destin, refusant de se voir dicter sa conduite par ceux qui, hier encore, prétendaient régenter son avenir.

En érigeant l’aide au développement en levier de coercition, la Belgique viole les règles de la neutralité diplomatique et discrédite son rôle au sein des institutions multilatérales.

Une ingérence flagrante dans les dynamiques régionales

L’abstention de la Belgique lors du vote de l’Union européenne portant sur l’octroi d’une aide de 20 millions d’euros aux forces rwandaises engagées au Mozambique est révélatrice de sa duplicité.

Sous couvert de précautions diplomatiques, cet acte traduit une volonté délibérée de limiter l’influence du Rwanda, pourtant engagé dans la lutte contre le terrorisme et la stabilisation d’une région en proie aux violences djihadistes.

Loin d’être anodine, cette décision reflète une politique étrangère où la méfiance à l’égard de Kigali semble primer sur toute autre considération, y compris sécuritaire.

Le poids d’un héritage colonial non assumé

Il serait illusoire d’analyser les relations belgo-rwandaises sans évoquer le spectre d’une histoire marquée par la domination coloniale et ses séquelles persistantes. Depuis l’époque où Bruxelles administrait le Rwanda sous mandat de la Société des Nations, jusqu’aux errements de sa politique dans la région des Grands Lacs, la Belgique a constamment cherché à maintenir son emprise sous des formes plus insidieuses.

L’outrecuidance avec laquelle la Belgique s’octroie le rôle d’arbitre moral, érigeant ses jugements en vérités incontestables tout en éludant sciemment les stigmates indélébiles de son propre passé, trahit une persistance obstinée dans un paternalisme suranné.

Cet exercice d’indignation sélective, où elle se complaît à fustiger autrui tout en se dérobant à l’examen de ses propres turpitudes, relève d’une duplicité intellectuelle que le Rwanda, affranchi de toute tutelle et maître de son destin, ne saurait plus admettre. La condescendance d’antan n’a plus sa place face à une nation qui, consciente de son histoire et résolue dans sa marche vers l’autodétermination, refuse de ployer sous les injonctions d’un État s’accrochant à des schémas de domination révolus.

L’application de standards à géométrie variable

La Belgique se distingue par une diplomatie sélective qui oscille entre indulgence et intransigeance en fonction des intérêts qu’elle poursuit. Cette incohérence flagrante illustre une volonté sous-jacente de perpétuer un certain contrôle sur les États africains, dictant des orientations politiques au mépris des principes d’égalité et de respect mutuel. Alors qu’elle se drape dans un discours de justice et de droits de l’homme, elle n’hésite pas à entretenir des relations complaisantes avec le régime de Tshisekedi dont les pratiques sont autrement plus répréhensibles, confirmant ainsi la cécité de sa politique étrangère.

La réaffirmation de la souveraineté rwandaise

Face à ces agissements, le Rwanda, fidèle à son engagement en faveur d’une coopération fondée sur l’équité et la réciprocité, ne pouvait demeurer passif. En suspendant toute collaboration avec la Belgique, Kigali adresse un message clair : la souveraineté nationale ne saurait être bradée sous la pression de puissances étrangères dont les intentions sont manifestement hostiles.

Cette décision ne relève ni d’une réaction impulsive ni d’une posture idéologique, mais d’un choix stratégique mûrement réfléchi visant à préserver l’indépendance politique et économique du pays.
Par son attitude, la Belgique s’est placée en contradiction avec les principes élémentaires du droit international et des relations diplomatiques équilibrées.

Le Rwanda, fort de son essor économique et de son rôle de stabilisateur régional, n’a ni le besoin ni l’obligation de subir les jeux d’influence d’une nation qui, à défaut d’accepter la montée en puissance d’un partenaire africain, persiste dans une logique de condescendance et d’ingérence.

Dès lors, la rupture de coopération entre les deux États ne saurait être perçue comme un isolement du Rwanda, mais bien comme une affirmation de sa dignité et de sa souveraineté face aux tentatives d’entrave à son développement.

Maxime Prévot, Ministre des Affaires étrangères Belgique

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