Il est impératif que les États-Unis assument pleinement leur rôle de leadership et œuvrent à ramener les parties autour de la table des négociations. Cette démarche est essentielle pour soutenir la vision du président Trump en faveur de la paix et de la prospérité économique dans la région »
Le retrait militaire comme épreuve de sincérité politique
Le retrait de forces armées d’une zone de conflit constitue, en principe, un acte lourd de signification politique. Il marque, sinon l’aboutissement d’un processus de désescalade, du moins une inflexion stratégique susceptible d’ouvrir la voie à une résolution négociée.
En ce sens, le retrait de l’AFC/M23 d’Uvira ne saurait être appréhendé comme un simple mouvement tactique dicté par les aléas du champ de bataille, mais bien comme un acte à forte portée politique, révélateur d’une volonté fût-elle prudente et conditionnelle d’infléchir la logique d’affrontement.
Il s’apparente à un signal de bonne foi adressé tant aux adversaires qu’aux médiateurs, une concession stratégique calculée visant à desserrer l’étau de la confrontation armée et à réintroduire, dans un contexte saturé de défiance, les prémices d’un dialogue possible.
En créant les conditions d’un apaisement relatif, ce retrait prétend rétablir un socle minimal de confiance entre belligérants, condition indispensable à toute entreprise sérieuse de désescalade et, à terme, à l’ouverture d’un processus politique crédible.
Cependant, l’attaque de troupes de l’AFC/M23 en cours de retrait vient cruellement dénaturer cette dynamique et en dévoile, par contraste, la fragilité abyssale. Elle ne constitue pas seulement une transgression tacite des usages élémentaires de la guerre, qui proscrivent toute action hostile contre des forces se repliant ; elle révèle surtout l’incapacité persistante de certains acteurs à s’élever au rang d’une rationalité politique authentiquement orientée vers la paix.
Par cet acte, la coalition engagée sur le terrain atteste, à la face du monde, de la mauvaise foi manifeste de ses commanditaires au premier chef le gouvernement congolais, appuyé par des soutiens discrets mais actifs, tapis dans l’ombre des calculs géopolitiques.
Loin de traduire une volonté de désescalade, cette agression entérine le choix cynique de la perpétuation du conflit, érigeant la duplicité en méthode et la violence en langage diplomatique, au mépris des efforts de médiation et des exigences élémentaires de crédibilité politique.
En frappant des forces qui se replient, on ruine le principe même de la désescalade et l’on envoie un message délétère à l’ensemble des protagonistes : toute tentative d’apaisement est perçue comme une vulnérabilité à exploiter, non comme une opportunité à saisir. Ainsi se referme, une fois encore, le piège tragique de la guerre perpétuelle.
Le leadership américain face à l’exigence d’une paix durable
Dans ce contexte de fragilité extrême, la question du leadership international se pose avec une acuité renouvelée. L’appel à une implication déterminée des États-Unis ne relève ni de la rhétorique ni de la nostalgie d’un ordre ancien ; il répond à une réalité géopolitique tangible.
Par leur poids diplomatique, leur capacité de pression et leur rôle d’arbitre crédible, les États-Unis demeurent l’un des rares acteurs en mesure de contraindre le gouvernement congolais à renouer avec la logique du dialogue plutôt qu’avec celle des armes.
Ramener les protagonistes à la table des négociations ne constitue pas un geste de faiblesse, mais un acte de responsabilité stratégique. C’est également la condition sine qua non de toute ambition de paix durable et de prospérité économique dans la région des Grands Lacs.
La vision évoquée d’une paix adossée au développement ne saurait se concrétiser dans un environnement où la violence demeure la grammaire dominante des relations politiques. Elle exige, au contraire, un cadre sécuritaire stabilisé, une médiation crédible et une volonté internationale constante de privilégier le droit sur la force.
Le retrait de l’AFC/M23 d’Uvira, aussitôt terni par des attaques contre des troupes en repli, illustre la précarité alarmante des avancées vers la paix en République démocratique du Congo.
Face à cette réalité, le retour à une diplomatie active, ferme et structurée s’impose comme une nécessité historique. Le leadership américain, s’il est exercé avec constance et lucidité, peut contribuer à rompre le cycle de la défiance et de la violence, et à inscrire enfin la région dans une trajectoire où la paix ne serait plus une parenthèse fragile, mais un horizon politique durable.














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