Cette date, coïncidant avec la Journée internationale de réflexion sur le génocide contre les tutsi au Rwanda, revêt une charge mémorielle d’une acuité exceptionnelle, et l’éventualité d’une concomitance entre cette commémoration et un événement festif a suscité de vives indignations.
Redoutant des troubles à l’ordre public, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a formellement exigé le report de la manifestation, allant jusqu’à brandir la menace d’une interdiction pure et simple en cas de maintien de la date originelle.
Conçu sous l’égide de la bienfaisance, cet événement ambitionnait de récolter des fonds en faveur des enfants victimes du conflit qui ensanglante l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Toutefois, cette initiative a été perçue par de nombreuses associations rwandaises et diverses instances institutionnelles comme une offense intolérable à la mémoire des innombrables victimes du génocide contre les tutsi de 1994.
La municipalité parisienne elle-même, par un courrier daté du 10 mars, mais révélé récemment, a enjoint les autorités préfectorales à prendre les dispositions nécessaires afin d’empêcher la tenue de cette manifestation à une date si éminemment symbolique.
Les organisateurs du concert, dans un premier temps inflexibles, ont soutenu que la détresse humanitaire qui déchire la RDC imposait un élan de mobilisation impérieux et ne souffrait aucun ajournement. Parmi les figures emblématiques annoncées à l’affiche, des artistes de renom tels que Gims, Youssoupha et Gazo devaient se produire, conférant à l’événement un retentissement significatif dans les sphères culturelles et médiatiques.
Néanmoins, face à l’embrasement des polémiques, l’Unicef, initialement désignée comme bénéficiaire des fonds collectés, s’est désistée. L’agence onusienne a estimé que la solennité inhérente à cette journée de commémoration ne souffrait aucune dissonance festivalière, déclarant "impossible" d’accepter des subsides issus d’un tel événement.
Le drame qui désole l’Est de la RDC depuis près de trois décennies plonge ses racines dans les séquelles laissées par le génocide contre les tutsi au Rwanda et l’exode massif de populations hutu, parmi lesquelles se dissimulaient de nombreux criminels de guerre.
L’avenir du concert demeure incertain. Si son annulation pure et simple ne semble pas envisagée, le report à une date moins controversée apparaît désormais comme l’unique dénouement envisageable afin d’éviter de réveiller les plaies encore vives d’une histoire marquée au fer rouge par la tragédie.
Cet épisode illustre avec acuité la charge mémorielle et politique qui pèse sur la région des Grands Lacs africains, terre de fractures et de blessures toujours à vif, où le passé hante inlassablement le présent.

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