Cette déclaration a été faite lors d’une conférence tenue le 29 mai 2024, qui réunissait les employés et dirigeants du Ministère des Affaires Etrangères et du Bureau du porte-parole du gouvernement, dans le cadre de la commémoration du 30e anniversaire du génocide contre les Tutsis.

Le Général Kabarebe, qui est revenu sur l’histoire du génocide de 1994 et du courage des forces de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) qui ont mis fin à ces massacres, a exprimé ses inquiétudes sur la persistance de l’idéologie génocidaire.

Il a notamment souligné la difficulté d’éradiquer cette mentalité haineuse qui, même 30 ans après, continue de menacer des vies à l’Est de la RDC simplement en raison de l’origine ethnique des personnes.

"Regardez ce qui se passe aujourd’hui, après 30 ans, personne n’aurait pensé que cette idéologie réapparaîtrait avec une telle virulence chez nos voisins, avec la même intensité qu’en 1994", a déclaré le Général Kabarebe.

Il a également fait remarquer que ceux qui avaient ignoré le génocide à l’époque et avaient refusé d’intervenir pour sauver des vies rwandaises étaient les mêmes qui continuaient d’ignorer la situation aujourd’hui.

Il a affirmé que, bien que le génocide ne se reproduira plus au Rwanda, la lutte contre l’idéologie génocidaire doit continuer indéfiniment.

Le Général a mis en lumière la réalité que les acteurs du génocide de 1994 sont toujours présents et actifs, armés et toujours motivés par le désir de commettre des génocides.

Le Général Kabarebe a également souligné que certains des voisins du Rwanda qui avaient soutenu les auteurs du génocide en 1994 n’avaient pas changé d’attitude et soutiennent encore des actions similaires aujourd’hui.

Il a fait allusion à un pays voisin qu’il n’a pas nommé, dont le comportement actuel montre qu’il suit toujours cette direction tragique.

"Parmi ces gens, certains d’entre eux sont des leaders, étaient ici comme réfugiés dans des camps à Mutara, à Mimuri, à Rukomo, à Rilima dans les Mayaga, à Nyamagabe. Lors des procès Gacaca ici, 660 personnes de ce pays voisin ont été condamnées.

Les voir aujourd’hui participer à des actes de génocide de l’autre côté de la frontière illustre cette continuité de l’idéologie et des crimes qu’ils ont commis," a-t-il conclu.

Les opposants au M23 ont en commun la haine contre les Tutsis

Lors d’une prise de parole qui a attiré l’attention, le général Kabarebe a exprimé sa préoccupation concernant la manière dont la communauté internationale, ainsi que certains pays africains, semblent ignorer les causes profondes du conflit impliquant le M23, un groupe connu pour revendiquer des droits territoriaux et de protection pour ses membres.

"Il faut se poser la question, lorsque vous voyez toutes ces personnes combattant ce qu’on appelle le M23, pour quoi se battent-ils vraiment ? Le M23 lutte simplement pour exister, pour avoir un endroit qu’ils peuvent appeler chez eux, pour sortir de 30 ans d’exil mais aussi pour ne pas être tués", a déclaré le Général Kabarebe.

Il a également souligné la brutalité dont les membres du M23 ont été victimes, des actes largement documentés et diffusés sur des plateformes comme YouTube.

La déclaration du Général a également visé certains pays voisins, notamment le Burundi et l’Afrique du Sud, qu’il accuse de participer indirectement au conflit en soutenant les forces armées congolaises sans considérer les alliances de ces dernières avec des groupes comme les FDLR, responsables de génocides passés contre les Tutsis au Rwanda.

"Quand vous regardez les pays qui se sont impliqués dans le problème de l’Est du Congo pour prétendument aider le Congo, avez-vous demandé si le Congo collabore avec les FDLR qui ont commis le génocide au Rwanda ?

Si vous l’avez fait et trouvé que c’est le cas, pourquoi alors envoyer vos troupes pour collaborer avec le Congo contre ceux qui sont tués ?", interroge Kabarebe.

Le Général ne s’est pas contenté de critiquer l’intervention étrangère ; il a aussi parlé de l’idéologie qui, selon lui, unit tous les adversaires du M23 : une hostilité enracinée contre les Tutsis.

"Ce que nous devons également surveiller, c’est que quand vous regardez toutes ces personnes qui combattent, qui se sont unies pour combattre le M23, ce qui les unit, ce qu’ils ont en commun, c’est l’idéologie génocidaire, l’anti-Tutsisme.

C’est cela qui les unit, c’est l’idéologie utilisée par le gouvernement pour rassembler tous ses alliés, y compris les voisins", a conclu le général Kabarebe.

Ce discours a été partagé par le général (à la retraite) James Kabarebe, en compagnie d'autres personnes dont Uwacu Julienne et l'écrivaine Julienne Mukagasana.

Le général (à la retraite) James Kabarebe a affirmé que l'idéologie génocidaire reste préoccupante.

Le général (à la retraite) James Kabarebe a souligné que les opposants au M23 sont unis par une idéologie de haine contre les Tutsis.