Le ministre Nduhungirehe appelle la communauté internationale à ne pas associer le Rwanda à l’AFC/M23

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 13 avril 2025 à 10:38

L’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, ministre des Affaires étrangères, a tenu à clarifier à la communauté internationale qu’elle ne devait en aucun cas associer le Rwanda à la coalition AFC/M23, soulignant que la prise de contrôle de Goma, Bukavu et d’autres villes de la RDC ne relevait pas de la responsabilité du Rwanda.

Il s’est exprimé à ce sujet lors d’un entretien accordé à la presse à Antalya, en Turquie, en marge d’une conférence diplomatique internationale, en réaction aux allégations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait les combattants de la coalition AFC/M23.

Le ministre Nduhungirehe a souligné la menace constante que représente pour la sécurité du Rwanda le groupe terroriste FDLR, impliqué de manière active dans le génocide contre les Tutsi en 1994.

« Ce groupe, qui a pris part au génocide contre les Tutsi, a bénéficié du soutien et du financement de plusieurs régimes successifs en RDC. Aujourd’hui encore, les FDLR demeurent actifs », a-t-il déclaré.

Il a souligné qu’entre 2018 et aujourd’hui, les FDLR ont mené plus de vingt attaques sur le sol rwandais, ce qui a contraint les autorités à renforcer les dispositifs de défenses à sa frontière, dans le but de prévenir toute incursion ou menace future.

Le ministre a dénoncé la tendance de certains pays à analyser de manière simpliste la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, assimilant à tort les mesures défensives prises par le Rwanda à une prétendue volonté d’occupation du territoire congolais.

« Si je parle de raccourcis, c’est parce qu’on confond nos préoccupations sécuritaires à la frontière avec la question du M23. » a-t-il déclaré.

Il a rappelé que le M23 est un groupe armé congolais qui revendique les droits des Congolais rwandophones, marginalisés et persécutés depuis de nombreuses années, et que c’est ce mouvement — et non le Rwanda — qui a pris le contrôle de certaines zones dans l’est de leur pays.

« Le M23 est un mouvement armé qui se bat pour ces populations et qui occupe effectivement des territoires. Ce sont eux qui ont pris le contrôle de Goma, Bukavu et d’autres localités de l’Est de la RDC. Le Rwanda, pour sa part, se limite à assurer la sécurité de sa frontière à travers des mesures strictement préventives », a-t-il souligné.

Les pays occidentaux ont accusé le Rwanda de soutenir le M23, et certains ont pris la décision de lui imposer des sanctions. Le ministre Nduhungirehe a fermement rappelé que, en tant qu’État souverain, le Rwanda ne se laissera pas intimider.

« Nous avons un pays et un peuple à protéger. Il est hors de question que le Rwanda revive les tragédies de 1994, une époque où notre nation était au bord de l’anéantissement. Aucun pays occidental ne saurait nous imposer une ligne de conduite qui compromettrait la sécurité de notre population. » a-t-il déclaré.

Le ministre a conclu en soulignant que le pire affront que l’on pourrait infliger au peuple rwandais serait de tolérer que leur pays soit attaqué, au risque de le replonger dans les horreurs vécues il y a trente ans.

Le ministre des Affaires étrangères, a tenu à clarifier à la communauté internationale qu’elle ne devait en aucun cas associer le Rwanda à l'AFC/M23

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