Cette formation est d’autant plus essentielle que plusieurs enseignants faisaient face à des difficultés en raison de connaissances limitées sur le génocide contre les Tutsi et son idéologie, mais aussi des impacts psychologiques que cet épisode douloureux a pu laisser. Ces obstacles ont parfois influencé la manière dont l’histoire était transmise en classe. Cette formation, qui a duré un mois, du 16 septembre au 14 octobre 2024, visait justement à combler ces lacunes et à renforcer la capacité des enseignants à aborder ce sujet avec plus de précision et de sensibilité.
Le ministre de l’Unité Nationale et de l’Engagement Civique, Dr. Jean Damascène Bizimana, a insisté sur l’importance pour ces enseignants de surmonter leurs peurs et d’enseigner cette histoire de manière fidèle et sans réticence. « Nous demandons aux enseignants formés de transmettre fidèlement cette histoire. Enseignez avec courage, continuez à vous former, et soyez une lumière pour vos collègues, afin que cela devienne une responsabilité collective au sein des écoles », a-t-il déclaré.
Pour Dr. Nelson Mbarushimana, directeur de la REB, cette formation a été pensée pour permettre aux enseignants d’acquérir les connaissances nécessaires à l’enseignement de ce sujet délicat. Il a également assuré que des formations similaires seraient dispensées à l’avenir : « Il est important qu’un enseignant enseigne ce qu’il comprend. C’est pourquoi nous poursuivrons leur formations afin que les élèves puissent rapidement assimiler les informations et en tirer des enseignements pour leur avenir. Ce n’est pas la dernière formation. Nous continuerons de les former pour qu’ils enseignent correctement, en particulier l’histoire du génocide contre les Tutsi. »
Les enseignants ayant suivi la formation ont témoigné de l’impact bénéfique de ces sessions. Renatha Muhisoni, enseignante dans le district de Kirehe, a exprimé sa gratitude pour les réponses apportées à ses nombreuses interrogations : « Nous avions de nombreuses questions qui ont trouvé aujourd’hui des réponses. Nous n’avions pas toutes les connaissances nécessaires, car la plupart d’entre nous étaient jeunes lors du génocide contre les Tutsi. Nous ne comprenions pas tout, mais maintenant que nous savons d’où nous venons et où nous devons aller, nous allons aider les élèves à mieux comprendre l’histoire réelle du pays. »
De son côté, Prosper Twahirwa a expliqué que certains récits transmis par les parents d’élèves sur les conséquences du génocide contre les Tutsi rendaient parfois l’enseignement difficile. Cependant, il a souligné que cette formation a offert des lignes directrices claires pour enseigner l’histoire de ce génocide horrible qui a frappé le Rwanda.
Des objectifs clairs pour l’année scolaire 2024-2025
La formation, organisée en six phases entre le 16 septembre et le 14 octobre 2024, a touché l’ensemble des enseignants d’histoire des écoles secondaires publiques et privées associées à l’État. Chaque phase a duré deux jours. À l’issue de cette formation, les enseignants se sont engagés à mettre en œuvre plusieurs objectifs dès l’année scolaire 2024-2025.
Parmi ces engagements, on note l’amélioration de l’enseignement de l’histoire du génocide contre les Tutsi de 1994, en se basant sur le nouveau programme approuvé. Il s’agit également d’encourager les élèves à visiter les mémoriaux du génocide pour mieux comprendre l’histoire et ses conséquences.
Les enseignants formés ont également pour mission de partager leurs connaissances avec leurs collègues qui n’enseignent pas l’histoire, afin de renforcer les discussions au sein des écoles, notamment dans le cadre du programme Itorero. Ils sont aussi appelés à combattre la négation et le révisionnisme du génocide contre les Tutsi en utilisant divers canaux, y compris les réseaux sociaux et les rassemblements communautaires (comme l’Umuganda et le Umugoroba w’Imiryango).
En tant qu’enseignants d’histoire, ils joueront un rôle actif dans les activités de commémoration du génocide contre les Tutsi et participeront à la prévention de toute récurrence de ce type de tragédie.
Enfin, un réseau d’enseignants d’histoire et d’inspecteurs de l’éducation sera mis en place au niveau des secteurs pour suivre la mise en œuvre de ces objectifs et apporter un soutien là où cela est nécessaire.
Un rôle fondamental pour la mémoire collective
Avec ces initiatives, les enseignants d’histoire deviennent des acteurs clés dans la transmission de la mémoire du génocide contre les Tutsi aux nouvelles générations. Leur mission dépasse désormais le cadre académique pour s’étendre à la prévention de la haine et à la construction d’un avenir de paix pour le Rwanda.
Le Rwanda continue de faire des efforts importants pour préserver la mémoire de ses tragédies passées, et ces enseignants sont appelés à jouer un rôle central dans ce processus.
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