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Les événements marquants de 2024 sur la scène internationale

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 janvier 2025 à 01:56

L’année 2024 a été marquée par des événements politiques, sociaux et économiques significatifs qui ont façonné la scène internationale. Des élections cruciales, des conflits armés persistants, et des bouleversements géopolitiques ont laissé une empreinte indélébile sur les relations internationales.

A travers ce récapitulatif, nous revenons sur les moments les plus marquants de l’année, offrant une perspective sur les défis et les évolutions qui ont influencé le monde.

La chute de Bachar Al-Assad en Syrie

Le 8 décembre 2024, Bachar Al-Assad a fui la Syrie, mettant fin à des années de guerre civile. Ce départ symbolise une victoire pour les opposants du régime et un tournant dans un conflit sanglant de plus de 13 ans.

La Syrie, en plein cœur du Moyen-Orient, représente un enjeu stratégique majeur, et la chute du régime de Bachar el-Assad bouleversera profondément l’équilibre des forces non seulement dans la région, mais également à l’échelle mondiale. Depuis le début de la guerre en 2011, de nombreux acteurs internationaux, tels que la Russie, la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite, et les États-Unis, ont été directement impliqués dans le conflit, tout comme des groupes libanais.

La Russie, un allié de poids du régime Assad, a récemment annoncé que ce dernier et sa famille avaient trouvé refuge à Moscou, où ils bénéficient d’un asile accordé pour des « raisons humanitaires ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a précisé que cette décision avait été prise par le président Vladimir Poutine en personne.

En parallèle, la Russie a mis ses bases militaires en Syrie en « état d’alerte », bien que des sources anonymes proches du Kremlin aient affirmé que la sécurité de ces installations était assurée par les rebelles syriens.

L’implication directe de la Russie dans le conflit syrien a commencé en 2015, lorsque Moscou a lancé des frappes aériennes contre les zones contrôlées par l’opposition. Cette intervention est souvent citée comme un facteur clé de la reconquête par Assad de la majeure partie du territoire syrien entre 2015 et 2016, marquant un tournant décisif dans la guerre.

L’escalade du conflit au Moyen-Orient

L’année 2024 a été marquée par une intensification des conflits au Moyen-Orient, avec Israël infligeant à l’Iran un revers militaire majeur et multipliant les frappes contre ses ennemis, le Hamas et le Hezbollah.

La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie a encore redéfini les rapports de force dans la région. Après deux décennies de tensions diplomatiques, d’opérations secrètes et de guerres par procuration, les deux puissances se sont affrontées directement à deux reprises cette année, en avril et en octobre.

Le 1er avril, Israël a bombardé une annexe du consulat iranien à Damas, tuant notamment Mohammad Reza Zahedi, commandant de la Force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution, active en Syrie et au Liban.

En représailles, l’Iran a lancé, dans la nuit du 13 au 14 avril, des drones Shahed et des missiles balistiques vers Israël. Selon les autorités israéliennes, presque tous les 300 projectiles ont été interceptés par la défense antiaérienne. Les forces militaires américaines, britanniques, françaises et jordaniennes ont également participé à l’opération, avec des frappes aériennes et des navires de guerre.

Israël a affirmé que l’attaque n’a causé aucun dommage, tandis que l’Iran a déclaré que son opération était terminée.

Le 31 juillet, Ismaïl Haniyeh, le leader du Hamas, a été tué à Téhéran dans une explosion survenue dans une résidence des vétérans des Gardiens de la révolution, après avoir assisté à l’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian. Bien qu’Israël n’ait pas revendiqué l’attaque, l’Iran a promis de venger cet acte de violence sur son sol.

La guerre entre Israël et le Hamas a continué de se propager, entraînant des pertes humaines massives et un élargissement des combats dans plusieurs pays voisins. Ce conflit a déstabilisé davantage une région déjà fragilisée.

L’élection de Donald Trump aux États-Unis

Un nouvel événement marquant. Après la victoire inattendue de 2016, la défaite de 2020, les émeutes du Capitole de janvier 2021, et deux tentatives d’assassinat en 2024, le républicain Donald Trump a réussi à décrocher une nouvelle victoire à l’élection présidentielle américaine, un exploit inédit pour un président battu depuis 1892.

A 78 ans, l’ancien homme d’affaires a su capitaliser sur le contexte économique et a obtenu de bien meilleurs résultats auprès de l’électorat populaire et hispanique par rapport à quatre ans auparavant.

Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis après une victoire électorale sur Kamara Harris a marqué un tournant dans la politique américaine, accentuant les divisions internes du pays.

L’escalade du conflit en Ukraine

La guerre en Ukraine, bien que prolongée, reste un point focal de la diplomatie mondiale. Les forces ukrainiennes continuent de lutter contre les offensives russes, tandis que l’Occident maintient son soutien à l’Ukraine face à l’agression de la Russie.

La décision controversée d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron, qui avait envisagé 2024 comme l’année du "réarmement" de la France, achève l’année dans un état de dénuement politique, victime de sa propre dissolution.

"Annus horribilis", l’expression n’a jamais trouvé de sens aussi exact que pour décrire les douze derniers mois du chef de l’État, pris dans la plus grave impasse politique qu’ait connue le pays depuis des décennies.

Une année marquée par des records institutionnels, mais des records dont personne ne veut : un gouvernement démissionnaire pendant 51 jours, suivi de la nomination de Michel Barnier à Matignon, un Premier ministre au mandat le plus bref de la Ve République, renversé par l’Assemblée nationale dans une motion de censure sans précédent depuis 1962.

Et, juste avant Noël, l’arrivée au pouvoir du centriste François Bayrou, premier allié de Macron, qui devient le quatrième Premier ministre depuis le 1er janvier. Mais cette nomination ne fait qu’aggraver la crise. Face à cette débâcle, Emmanuel Macron, jadis omnipotent et au centre de tous les enjeux depuis son ascension à l’Élysée en 2017, est désormais relégué à un rôle marginal.

Claudia Sheinbaum, première femme présidente du Mexique

Claudia Sheinbaum a marqué l’histoire du Mexique en devenant la première femme présidente du pays. Sa victoire ouvre un nouveau chapitre pour le pays, avec des défis notamment liés à la sécurité et à l’économie.

Le Soudan, ravagé par la guerre civile

La crise au Soudan, oubliée par beaucoup, continue de dévaster le pays. Le 15 avril 2023, le conflit entre les troupes du général al-Burhane et les miliciens du général « Hemetti », deux figures rivales du pouvoir, a plongé le Soudan dans le chaos et provoqué une grave crise humanitaire.

Des dizaines de milliers de civils ont perdu la vie, et 11 millions de personnes ont été contraintes à l’exil. Les espoirs d’un cessez-le-feu se sont encore amenuisés après que la Russie a bloqué une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Pourtant, la situation est d’une urgence absolue.

Huit millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, tandis que plus de 3 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins : 1 million au Tchad, 1 million au Soudan du Sud, et plus de 1,1 million en Égypte. Ces pays, déjà confrontés à leurs propres crises de déplacés internes, n’ont pas les ressources nécessaires pour accueillir un afflux supplémentaire de réfugiés.

La famine, dont la gravité n’a pas été vue depuis 20 ans, menace désormais des millions de personnes.

La guerre civile au Soudan a continué de dévaster le pays en 2024, aggravant la situation humanitaire avec des millions de personnes déplacées et des dizaines de milliers de victimes.

L’élection de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal

Jamais autant de candidats n’ont été enregistrés lors d’une élection présidentielle au Sénégal. En comparaison, il y en avait cinq en 2019, quatorze en 2012, quinze en 2007, et huit lors des premières alternances en 2000 et 1993.

Cette élection est d’autant plus significative qu’elle marque un tournant inédit dans l’histoire politique du pays, avec, pour la première fois, l’absence du chef de l’État sortant parmi les prétendants à la présidence.

Victoire inattendue de Bassirou Diomaye Faye. Amadou Ba, le candidat du pouvoir, a salué la victoire de l’opposant Bassirou Diomaye Faye, qui a triomphé dès le premier tour de l’élection présidentielle.

Alors que le dépouillement des votes était encore en cours, la capitale Dakar a été envahie par des scènes de célébration. Dès 20 heures, les partisans de Bassirou Diomaye Faye, perçu par de nombreux Sénégalais comme le porte-étendard du changement et de la rupture après douze années de présidence de Macky Sall, étaient convaincus de la large avance de leur candidat, qui dépassait les 50 % des voix.

Soutenu par son mentor, Diomaye a bénéficié d’une popularité accrue, et son parti a su capitaliser sur le slogan « Diomaye mooy Sonko » (Diomaye, c’est Sonko) pour galvaniser l’électorat, incitant les sympathisants à voter pour ce successeur désigné, représentant du Pastef, le parti dissous d’Ousmane Sonko.

L’élection de Bassirou Diomaye Faye en tant que président du Sénégal a été marquée par un climat tendu et des protestations contre le régime sortant, ainsi que par un désir de renouvellement politique.

Le rapprochement des États du Sahel

Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO marque une rupture stratégique majeure pour la région, redéfinissant les équilibres géopolitiques de cette décennie.

La création de l’Alliance des États du Sahel (AES), après l’effritement du G5 Sahel, avait déjà amorcé une reconfiguration de l’espace ouest- africain, mais cette nouvelle dynamique politique impose un tournant supplémentaire.

La véritable surprise stratégique réside dans l’application, encore débattue, des procédures entourant ce retrait du cadre communautaire, un processus dont les répercussions, tant sur le plan régional qu’international, demeurent difficilement quantifiables à ce jour.

Toutefois, la démarche de minimalisme régional, adoptée par les pays membres de l’AES, s’explique par un impératif de renforcement de l’autonomie en matière de défense collective. Cette évolution traduit une volonté affirmée de ces États de maîtriser plus directement leur sécurité et de réduire leur dépendance aux structures communautaires externes.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont formé une alliance militaire après leur retrait de la CEDEAO. Cette coopération pourrait avoir des implications importantes pour la sécurité régionale et les relations internationales.

L’épidémie de variole du singe

Bien que l’épidémie de variole du singe ait ralenti en 2024, elle reste un enjeu majeur de santé publique, en particulier en Afrique, où les campagnes de vaccination se poursuivent pour limiter la propagation.

La RDC dans l’impasse

En 2024, une série d’événements dramatiques a secoué la République Démocratique du Congo, parmi lesquels une tentative de coup d’État qui a plongé la capitale Kinshasa dans l'incertitude. Les autorités ont affirmé avoir déjoué cette tentative, qualifiant l’attaque de commando, composé de Congolais et d’étrangers, dont des Américains et un Britannique. Le commando a attaqué l’un des palais présidentiels ainsi que la résidence du ministre de l’Économie, Vital Kamerhe.

L’incident s’est produit dans le quartier de la Gombe, l’une des zones les plus sécurisées de la ville, où se trouvent plusieurs institutions et résidences d’officiels et d’ambassadeurs.

Aux alentours de 4 h 30 du matin, des hommes en treillis militaire ont ouvert le feu sur la maison de Kamerhe, tuant deux gardes parmi les quinze présents. Le vice-premier ministre et ministre de l’Économie, qui se trouvait à son domicile avec son épouse, a miraculeusement échappé à l’attaque.

Toutefois, de nombreuses questions restent sans réponse concernant ce qui s’apparente à un coup d’État avorté. Les raisons et les véritables instigateurs de cette action demeurent floues, tout comme les objectifs de ces assaillants. L’implication de ressortissants étrangers dans cette tentative soulève également des interrogations sur l’ampleur de cette crise. L’attaque a-t-elle été un coup d’État réel, ou simplement un simulacre visant à semer le chaos ? Ces zones d’ombre continuent de diviser l’opinion publique congolaise et internationale.

« La République Démocratique du Congo ne parviendra jamais à sortir du gouffre dans lequel elle est plongée. » Ces mots résonnent comme une tragique vérité face à la réalité du pays, un État failli, où les populations congolaises endurent un calvaire quotidien. Le rétablissement de la peine de mort, le 15 mars, après un moratoire de vingt ans, représente bien plus qu’une simple mesure pénale. Il s’agit d’un aveu de déclin et d’impuissance face à l’incapacité de l’État à restaurer l’ordre et la stabilité.

En rétablissant cette peine pour les militaires accusés de trahison et les « bandits urbains », Kinshasa semble chercher à imposer une autorité fictive, une illusion de contrôle. Pourtant, cette décision ne fait qu’aggraver le constat de l’échec de l’État congolais.

Depuis l’indépendance en 1960, la RDC a été le théâtre d’une prédation systématique par ses dirigeants, où le pouvoir s’est toujours exercé au détriment du bien-être du peuple. La convoitise de ses richesses naturelles, sans cesse exploitée par des acteurs internes et externes, continue d’alimenter un cycle sans fin de corruption, violence et répression.

Pendant ce temps, la crise sécuritaire ne trouve pas d’issue alors qu’à l’Est du pays se concentre une multitude des forces armés y compris des mercenaires et des groupes terroristes.

L’année 2024 a mis en lumière de nombreux défis mondiaux, notamment en matière de politique, de conflits armés et de santé publique. Des décisions historiques, des répercussions géopolitiques et des crises humanitaires ont remodelé le paysage international.

Alors que certaines régions ont connu des changements positifs, comme la première présidence féminine au Mexique, d’autres, comme la Syrie, le Soudan et la RDC ont poursuivi leur descente dans des conflits dévastateurs.

Ces événements nous rappellent l’importance de la diplomatie, de la solidarité internationale et de l’engagement pour la paix et la stabilité dans un monde en constante évolution.

L’année 2024 a été marquée par des événements politiques, sociaux et économiques significatifs qui ont façonné la scène internationale.

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