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Les révélations sur la réalité de Kishishe

Redigé par Tite Gatatabazi
Le 31 décembre 2022 à 03:55

Un groupe d’experts indépendants composé de deux journalistes et un Avocat, spécialiste des droits humains s’est rendu à Kishishe pour des investigations approfondies sur la réalité de ce qui s’y est passé réellement le 29 novembre 2022.

Et leurs révélations mettent en porte à faux les différentes déclarations des officiels congolais, de Mme Bintou Keita, la patronne de la Monusco ainsi que du rapport préliminaire de ce dernier, fait à la hussarde.

Lesdits enquêteurs des nations unies n’avaient pas bougés de leur base de Rwindi, à une trentaine de kilomètres de Kishishe. C’est scandaleux.

Ce rapport minutieux mérite qu’on s’y attarde. Il apporte des éléments factuels qui permettent probablement la sortie du tunnel dans cette ténébreuse bataille de Kishishe.

< Une investigation de terrain sur les allégations des massacres qui aurait été commis dans le village de Kishishe, dans le territoire de Rutshuru, province du Nord Kivu> disent-ils.

Le 21 novembre 2022, le M23 a repris le village de Bambo aux FARDC, FDLR, Mai Mai et Nyatura. Ces derniers s’étaient repliés sur Kishishe.

Le 29 novembre 2022, la population avait averti le M23 qu’une embuscade était tendue par la coalition des forces négatives.

D’après les témoins oculaires, les combats avaient duré une heure.
Aussitôt, le M23 avait invité la population pour l’identification des corps.

Au total, dix-neuf corps dans et autour du lieu d’embuscade. Huit des victimes ont été identifiés comme des habitants de Kishishe. Les victimes sont enterrées individuellement par les proches.

Les onze restants ont été identifiés comme des combattants. Habillés en civils, ils étaient porteurs d’armes.

Une première clarification et non de moindre sur la funeste bataille des chiffres brandie à la va vite.

Citer des centaines des victimes dont des femmes et des enfants enterrés dans des fosses communes, c’est pour émouvoir l’opinion internationale.

En plus, le faire porter au M23 était suffisamment orienté politiquement. C’est une évidence.

Pour mémoire, en date du 1er décembre 2022, le porte-parole des FARDC, le Général de division Sylvain Ekenge avait publié un communiqué alléguant que le M23, avec le soutien des RDF avait tué 50 civils à Kishishe.

Le lendemain, le conseil des ministres de la RDC porta le nombre des victimes civiles à plus de cent et décréta un deuil national de trois jours.

Le 4 décembre 2022, le M23 à son tour porta à la connaissance de l’opinion le nombre de vingt combattants de la coalition des forces négatives tombés lors de la bataille de la prise de Kishishe.

Tandis que huit civils avaient succombés dans les échanges des tirs. Avec la liste des victimes civils.

Mais, le 5 décembre 2022, l’ancien gouverneur du Nord Kivu et actuel ministre de l’industrie, Julien Paluku, lors d’un point presse avec son collègue de la communication parlait de plus de trois cent morts. Contredisant ainsi son propre gouvernement.

Le 8 décembre 2022, dans une enquête préliminaire, la Monusco faisait état de cent trente et une victimes du M23 dont des femmes et des enfants. Encore pour émouvoir sans plus.

Il faut signaler que les enquêteurs des nations unies ne s’étaient pas déplacés pour aller sur terrain.

Le 30 novembre 2022, Mme Bintou Keita a demandé au conseil de sécurité de condamner les crimes du M23 de Kishishe.

Depuis cette date, le calme règne à Kishishe aux mains du M23 et les habitants vaquent à leurs occupations.

Encore un démenti sur la prise en otage des habitants de Kishishe.

Il y a lieu de rappeler que le 30 novembre 2022, la conseillère des nations unies pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu, venait de sortir un communiqué dans lequel elle dit clairement :

< Les indicateurs et les déclencheurs contenus dans le cadre d’analyse des nations unies pour les crimes de masse sont présents en RDC.

Notamment la diffusion du discours de haine, les attaques généralisées et systématiques contre la communauté banyamulenge en particulier, sur la base de leur appartenance ethnique et de leur allégeance supposée aux pays voisins>.

C’est sûrement sur ce fait dont la gravite doit inquiéter et faire réagir la communauté internationale qu’il faut s’attarder et épaissir l’écran de fumée sur Kishishe.

Car les enquêteurs indiquent dans ce rapport qu’il n’y a pas eu des massacres à Kishishe ni à Bambo. Que les chiffres ont été gonflés pour des besoins de propagande et de désinformation.

Le rapport dit même que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à une invention des massacres sur la base des allégations non vérifiées susceptibles d’accroître les tensions et exacerber les clivages ethniques.

Alors que le M23 a entrepris de mettre en œuvre les recommandations du mini-sommet de Luanda, qu’il entretient des bons contacts avec les forces d’intervention régionales ainsi que le mécanisme de vérification ad-hoc, ceci doit perturber l’agenda caché de Kinshasa.

Selon toute vraisemblance, Tshisekedi fait continuer la guerre à l’Est du pays. Les supplétifs ne lui suffisent pas, alors il a recruté les mercenaires. C’est dire.

Encore une piste non négligeable pour comprendre les dessous des cartes de Kishishe.
Ce rapport qui prend le contre-pied des déclarations sur ce qui s’est passé réellement à Kishishe va faire parler.

Peut-être permettra-t-il d’avoir un autre regard sur Kishishe mais surtout provoquer des réactions qui rétablissent la réalité des faits.


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